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12/10/2004

Pour en finir avec les lois de l’attraction 

A quoi peut donc bien penser Sean Bateman ? Et à quoi pense Lauren ? Quelque part, je dis bien quelque part, nous savons à quoi pense Paul Denton… C’est la crise des relations, de la société hétérosexuelle

Je l’ai dit et redit : je suis un homo qui n’aime pas les mecs mais qui aime les filles. Rien de pire comme situation. Demande à Morrissey.

Alors comme ça, les lois de l’attraction sont partout ? Non, excusez-moi. Alors comme ça, c’est partout les lois de l’attraction ? La race humaine, dans son ensemble, n’est plus en relation, personne n’est connecté à quelqu’un d’autre, et une majeure partie n’est même plus connectée à elle-même. Impossible de dialoguer. Nous avons des choses en tête, des rêves, des philosophies, mais nous ne pouvons pas les DIRE. A qui ? Au petit(e) ami(e), bien sûr que non, puisqu’il (elle) n’est là que pour nous exciter. A nous-même, impossible, nous faisons parfois des choses si stupides que l’on arrive pas à comprendre que c’est nous qui agissons, pas une putain de poupée de chiffon, non c’est nous, notre corps notre bouche notre esprit si beau dedans, laid à l’extérieur, simplement malade A l’ami(e), oui pourquoi pas puisque de toute façon, il (elle) ne demandera rien en échange, il(elle) fermera sa gueule à jamais et se contentera de croire qu’en fait, nous l’aimons bien, plus que bien, nous l’aimons. Ça n’est pas vrai. On le(la) laisse croire. C’est la vie, c’est la vie. Il n’y a qu’eux qui veulent nous écouter.


[Interlude : Deux adolescents sur la grève :
pourquoi j'utilise le nous ? Apparement, je ne parle pas de moi. J'utilise le nous parce que je mens et que j'essaie de ressembler au monde. Récemmennt, entendu l'expression courante "tu n'es pas bien dans ta peau". C'est faux, je suis très bien dans ma peau. Mais je suis mal dans ce monde, c'est vrai.]

Ne nous blâmons pas, il suffirait que deux personnes décident de changer ensemble et tout serait illuminé. Ça n’arrive pas. En un sens, cela veut dire que le dialogue, l’expression de soi, se fait toujours au détriment de quelqu’un. En poussant, vraiment en poussant, cela veut dire que si on ne dialogue pas avec celle ou celui que l’on aime, c’est pour ne pas qu’il souffre. Pour ne pas qu’il voit nos organes puants, rouges très rouges, les bruits que nous faisons, nos muscles qui se contracte. Parce qu’au fond, on croit que l’autre n’est pas comme ça, que ses boyaux ne sont pas bourrés d’insectes noirs qui s’échappent et tremblent parfois dans le métro. Et POURTANT, nous sommes tous pareils du moins je l’espère et nous chions de trouille, toujours au fond de nous cette fourmi noir immense tremble toute seule assise dans le dernier wagon, quand elle voit quelqu’un d’autre en face.

Soyons réaliste. Tout ceci change de jour en jour. Peut-être que demain, je verrai des pâquerettes au quatre coin de mes yeux. Le fait est que la fourmi est au fond de nous. Qu’à seize ans, je rêvais que des fourmis me sortaient des poignets, par les veines. Et ainsi faut-il, de la même façon, dire que le monde est rempli de poupée Bratz. Que si demain une poupée Bratz me tendait la main, je la lui prendrai et elle se transformerait en vampire à la Une Nuit en Enfer. Et que dans le coffre à jouet qu’est le monde, il y a tout au fond, des vrais poupées, jolis, habillés de beaux vieux chiffons, qui ont un sourire discret et des choses étranges en tête. Que certaines ont même été recyclée en poupée Bratz et que sous leur maquillage se cache le visage de, allez, Paulette Godard. Oui oui l’égérie de Chaplin. Ou même, Maria Casarès, la Mort de Cocteau. Le fait est qu’il faut avoir de la chance, le hasard y est, et peut-être que la poupée Godard/Casarès ne vous tendra pas la main. Elle se fourvoiera et la donnera à un autre Ken/Chaplin/Cocteau. Un moins bien que vous, que MOI, évidemment.

« Mais mon garçon, si j’apparaissais aux
vivants tels qu’ils me représentent, ils me
reconnaîtraient. Et cela ne faciliterait pas
notre tâche. »
La mort s’adressant à Cégeste,
Dans Orphée de Jean Cocteau.



Dilemme plus dur : qu’est-ce que dialoguer, qu’est-ce qu’aimer, qu’est-ce qu’être aimé ? Je n’en ai absolument aucune idée. La chair ? Oui sans doute, comme tout le monde, et encore. Non, autre chose. L’amour maternel. C’est ça, la bonne formule. J’ai déjà une mère, me répondent les anges. Oui, et pourtant, on en veut toujours plus. Plus. Plus. Plus. Le problème de l’amour maternel, c’est que quand on en a eu, on croit que tout le reste sera pareil, que tout les gens sont près à en donner, à en recevoir. C’est faux. Ce sont des idioties mises dans ma tête, en réalité les gens veulent de l’amour violence. Très peu pour moi. Désolé. L’amour maternel est une matrice, pour moi l’amour sera ça à jamais, il faut juste trouver une source, des sources.

Le titre du post aurait du être Jour Suicide II, comme il y a eu Jour Suicide I. C’est Jour Suicide, tous les jours, le titre n’allait pas, c’est Jour Suicide chaque matin, c’est Jour Suicide chaque soir, depuis 19 ans. C’est Jour Suicide 6840, et merde ça fait pas beaucoup finalement. J’aurai cru plus, j’aurai cru des milliards. J’ai vraiment cru des milliards, j’aurai pu l’écrire. Des milliards seul, assis sur mon lit, à espérer, à voir des choses qui n’existent pas, à être heureux un jour et à bouder le lendemain comme un petit garçon car tout ne s’est pas passé comme on le voulait. 6840 jours de petit garçon, autant de jours où j’hésite, où je sais ce qui me plait, ce que je veux, et où je regarde le reste du monde sans retrouver ces choses qui comptent pour moi. 6840 jours à me dire que je dois changer, et j’essaie et je ne change pas car simplement on ne change pas, on se cultive soi-même et on attend un jour, un fameux jour, et on sait qu’il est là, on connaît sa nature que quand on le vit enfin. Ce jour, c’est le jour de ma mort. Même si dans mon esprit, je l’attends comme une effusion de vie, comme si il y avait une chance que ça ne soit pas ma mort. Et je l’attends, je ne la provoque pas, trop lâche pour ça, je fais des oublis forcés, je ne fais pas attention à ma santé, et c’est la seule chose que ma lâcheté me permet de faire pour avancer l’heure de ma mort. En attendant, l’attente. Justement.

Et toi Blandine, est-ce que tu pourrai me dire en face tout ces choses écrites avec des mots ? Est-ce que tu en sera capable ? Pas à priori, non. A posteriori, quand je serai devant toi et que je commencerai à répéter ce que moi aussi j’ai dit en mot, est-ce que tu commencera à parler, en même temps que moi, en hochant la tête, en disant mes phrases pendant que je dis les tiennes ? Mauvais temps de conjugaison, excusez-moi encore. Est-ce que tu commencerais. Est-ce que tu en serais. Est-ce que tu pouvais. Et la réponse est oui, puisque tu n’existes pas et que toutes les choses qui n’existent pas m’obéissent au doigt et à l’œil, font tout ce que je vais et m’aiment. Ce sont bien les seuls.

Je me vois, dans une pièce vide, pleine de toile d’araignée. Je suis vieux et fou. J’ai toujours vécu seul dans cette même pièce vide, pleine de toile d’araignée. Les voisins ne me parlent pas. Je joue avec des miettes de pain. Je me balance dans un rockin’chair, en répétant quelque chose du genre « ben oui ! ». C’est comme ça, en un sens j’ai toujours voulu être fou. Et puis dans une pièce à côté, ignorant tout de la scène précédente, un autre moi est assis dans une pièce vide, pleine de toile d’araignée, et dit quelque chose du genre « ben non ! ». Voilà. Rideau. Applaudissement du public, s’il-vous plait. Non ? C’est l’interprétation qui nous vous a pas plu. J’en suis désolé, je suis le seul acteur, j’ai fait ce que j’ai pu pour en trouver d’autre. Et le scénario aussi. Je sais. Le personnage aurait du faire quelque chose, sortir de la pièce, trouver quelqu’un. Il a essayé vous savez, il a même trouvé des gens qu’il aurait voulu avoir auprès de lui, mais personne ne voulait vivre dans la pièce vide et pleine d’araignées (personne ne voulait de LUI). Que puis-je y faire ? C’est de la fiction. Je ne suis que metteur en scène, acteur, scénariste, éclairagiste. 4 postes pour décrire la totalité des tâches à accomplir pour l’œuvre. Expliquez-moi une chose, même si c’est de la fiction, je suis tout dans cette fiction, est-ce que cela veut dire que c’est réel ?

Tout ce que j’ai écrit est la somme de mes qualités. Par une mathématique diabolique, c’est à cause de tout ce que j’ai écrit qu’on ne peut m’aimer. L’insecte qui est en moi est vraiment trop laid.

Ah oui au fait, le dernier Interpol. Pourri. Et puis après, je trouve une nouvelle source, le son est meilleur, du mixage supplémentaire. Et révélation, en fait je l’écoute depuis deux mois sans m’en rendre compte. Même chose qu’avec Room on fire. L’hiver approche, les soirs sont noirs, et le disque prend vie tout doucement. Ce qui au fond n’est pas très rassurant, il suffit d’un bon mixage, de deux trois effets rajoutés et voilà, un disque bien potable, voir génial. A écouter en boucle seul au centre-ville en faisant des boucles(eh oui) entre les différentes rues, à revoir les mêmes lieux, et des visages différents à chaque fois. Parfois, une tête revient, et alors dans le même mouvement, elle se fond au décor, elle devient un mur, une enseigne, un pavé, et enfin on peut la croire, enfin on peut avoir confiance, la regarder en face, lui sourire, tout lui avouer. Parce qu’elle n’existe plus.

les jours d'un enfant qui rêve

Across the universe 

A 2 heures 23, je devrai écrire mon roman. Mais je fuis. Je fuis ? Oui, trop de monde connaissait mon vieux blog. Je veux qu’il n’y en ai plus qu’une pour l’instant. Et mon rythme d’écriture a baissé, je n’écrit qu’une page word par jour, et je dois écouter Beethoven. Ce soir, je suis trop fatigué, et je préfére Bob Dylan, Blood on tracks.

Je crains de faire un post pas très intéressant. Et alors.

J’avais juste trouvé la femme de ma vie. Elle était brune, je me rappelle des mèches qui couvraient son visage, et elle travaillait au bureau de mon père. Elle était la femme de ma vie pour une raison simple : elle m’aimait. Elle me voyait et son visage s’allumait, même triste, elle me racontait tout et me voir lui donner de la force. Elle essayait de me rendre heureux, aussi fort que j’essayais moi-même, et ça marchait, forcément.

La fois suivante, je saignais des yeux. Le sang coulait le long de mon nez, et il était d’une texture étrange, assez transparent, mais rempli de grumeaux rouges. Je devais retourner à l’IUT à la rentré, et je me demandais si ça ne dérangerait pas les autres élèves. Pour moi, c’était devenu totalement normal. Je demandais à une personne dans le flou, une personne de confiance, ma mère ? Je lui demandais : « tu crois que ça ne va pas les déranger si je saigne du yeux ? ». Je parcourais les couloirs, revoyais des visages connus, aimés ou détestés, et personne ne faisait attention à moi, et encore moins à mon mal. Je n’étais pas déçu, je me sentais libre, je ne ressentais rien du tout.
Ce rêve me revient à l’esprit au moment où je décris le même stigmate dans mon livre.
JC.

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