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28/06/2004

Asa Nisi Masa 



Malheureusement, plus on regarde de films, plus on s’y habitue…
Si j’ai pleuré dans Bowling for Columbine, n’était-ce pas parce que c’était la première que j’allais au cinéma Bel Air ? Si je ne pouvais plus m’échapper du monde d’Elephant, n’était-ce pas parce que je découvrais un style nouveau, dans un lieu nouveau ? Si j’ai adoré Adaptation, n’était-ce pas à cause de l’ambiance de la nuit tombée et de l’hiver ? Si j’ai été bouleversé par Lost Highway, n’était-ce pas parce que c’était mon premier Lynch, Mulholland drive mis à part ?

Un seul film me vient à l’esprit pour contredire tout ça, c’est Lost In Translation, je peux le voir et le revoir, sur grand écran, en salle, en divx, sur mon ordinateur portable, c’est à chaque fois le même plaisir.

N’empêche qu’à voir trop de films, même géniaux, ils s’accumulent et s’oublient vite. Ils ne changent plus ma vie aussi fortement, mais comment serait-ce possible, elle a déjà tellement changée, ma vision est déjà si différente, si aiguisée. Quoi qu’il en soit, depuis que j’ai arrêté d’en faire la critique ici, j’ai vu au moins 50 films, tous aussi bon les uns que les autres.


Les Parents terrible de Jean Cocteau

Marais, dans les deuxième et troisième acte, partage une ressemblance troublante avec Morrissey, dans son costume avec les cheveux en houppette, ou bien les cheveux en désordre, dans des quenilles.

La richesse des plans est incroyable, toutes les dix secondes, Cocteau avance, comme les ZAZ produisent un gag toutes les dix secondes. Les yeux de Josette Day et la bouche de Jean Marais réunis dans le même plan, donnant naissance à une bête effrayante qui partage le même sang,, la salle de bain filmée d’en haut, la main de Josette Day qui traverse le plan et obstrue à jamais la vision du monde, la caméra qui penche sur le lit, Cocteau défriche le cinéma pour le Sam Raimi d’Evil Dead comme pour le David Lynch de Twin Peaks. Et surtout et avant tout il réouvre des centaines de cellules dans le cerveau du spectateur, l’abreuve d’images surréalistes comme il y en avait seul dans Un Chien Andalou.

Chacun de personnages se bat sans cesse avec les deux moitiés de son esprit, le sous-fifre et le grand chef qui permutent leurs rôles au fil des victoires et des armistices. La scène la plus démonstrative est la fin de l’acte 2 où Michel/Marais alterne sans répits entre ses deux pulsions, rester ou partir, être un enfant ou un amant, alors que sa vision vient d’être bouleversée. Georges oscille quant à lui entre le mari ou l’amant, le père ou le rivale, Yvonne entre la folle et la saine d’esprit, plus qu’entre la mère et la camarade et Léo entre la sœur et l’ennemie, manigancer et comploter, même si tout cela n’est qu’une pièce, et qu’une pièce n’a que deux côtés, pile ou face.

Bien sûr la situation décrite me touche beaucoup, personnellement. Le monologue de la mère dans l’acte 3 est si probant, si réel, que je me demande pourquoi de tels sujets m’échappent quand j’écris. Je m’interroge également sur le fait que je n’ai pas pleuré à la fin du film, malgré ma tristesse. C’est peut-être là la faiblesse de ce film, qui veut se cantonner à être une pièce de théâtre, car c’en est une au départ, pourtant on ne croit pas le théâtre, tandis que le cinéma est réel.


Le nouvel album des Libertines sort le 30 août. Depuis l ‘annonce du début de l’enregistrement jusqu’à la première écoute de Can’t stand me, ce disque a déjà une architecture très complexe dans mon esprit. Je le vois compact, je peux sentir chaque chanson et ressentir la façon dont elles s’enchaînent, je peux voir leurs couleurs, noires et chaires. Le 30 août, c’est dans deux mois, si proche et si loin, d’ici là je serai allé aux Eurockéennes, j’aurai terminé mon roman (c’est ce qui me semble le plus irréel, le plus dur et le plus éloigné), je serai parti en vacance avec mes parents, je m’apprêterai à rentrer en cours, et je l’espère, à voir B. D’ici là, le rideau sera tombé sur les Parents terribles.
D’ici là, je serai peut-être mort, ou rangé.


24/06/2004

Harmony Korine 

Pourquoi est-ce que quand je vois ça, j’ai envie de me marier ?




Parce que l’intelligence transparaît par les yeux, parce que la sensibilité est une affaire de visage et qu’ici, tout est à fleur de peau. Et parce que je sais qu’en voyant B., la même chose suinte.

En un sens, dans le monde réel, ce que je dis n’à pas cour, mes paroles devant être remplacée par des allusions sexuelles, et je devrai dire que le visage de Chan Marshall n’est de loin pas parfait, qu’elle a des faux airs de garçon, qu’elle ne sourit pas et qu’en plus, c’est quoi Cat Power, jamais entendu …

Pourtant, dans le déroulement de l’espace-temps, dans la façon dont l’on saute d’une super-corde à une autre, j’appartiens à un univers dans lequel j’écoute You are free de Cat Power. Un monde où je suis totalement romantique et je crois que je suis le seul à l’être dans ce monde.
Ce monde est dur, mais je ne pourrai survivre dans un autre, un monde où j’adulerai Shakira pour sa musique et sa plastique. Cette réalité-ci, si je pouvais l’observer, me rendrait fou telle que je suis.

Je me perds, je complique le gens. Et pourtant, la version « MOI STUPIDE » aurait plus de chance de réussir.

Il est temps que je me remette à chroniquer des films, parce que je n’ai plus rien d’autre à dire ;le peu qu’il me reste, je le garde en privé, pour B.

J’ai besoin de recharger mon inspiration, comme je l’ai fait pour Champs Elysées. J’ai trouvé tout le principe de la deuxième partie, qui change tout par rapport au plan établi. C’est le genre de réajustement tout simple, et après y avoir pensé, il n’est plus possible de faire machine arrière. Je remercie pour cela Sonic Youth, Hong San Soo et Jay Lc Inerney.

Quand j’arrive à flatter mon ego, je me dis que je ne peux pas flancher, je suis obligé d’écrire quelque chose de bien, pas forcément innovant, mais plaisant et quelque part bouleversant, pour qui lit son premier livre à 16 ans. Je suis forcé de réussir, parce que je suis plus intelligent que la mienne de tout les écrivains et scénaristes, parce que je connais plus de choses, et des choses différents que les modèles habituels Flaubert Balzac Baudelaire, parce que j’ai vécu plus de choses qu’un gosse du 16°, ou en tout cas des choses plus belles, et parce que je m’inspire de musique, pas d’idées piqués à d’autres auteurs.


PRINCIPE PREMIER : aller à l’encontre des mes attentes

21/06/2004

Twin Pixies 

Je relis les entrées de mon vieux blog, ce que j’écrivais entre août et décembre de l’année dernière. Et je tombe sur le cul, parce que c’est vraiment bon et inventif et sans fin.

J’ai perdu ça. Je l’ai totalement perdu. C’est pourquoi je ne travaille pas cet été. Pour le retrouver, pour vider mon cerveau de toute cette année et le retrouver prêt à se remplir lui-même, à écrire, à penser et pas uniquement à répéter les mêmes choses encore et encore.

Avant, chacune de mes phrases était un petit poème. Est-ce que cette année de cours m’a tué ? La compta, les chiffres, le marketing mix, Stackehlberg et Cournot, Franchise Fee, obligation de fait, obligation de moyen.



Ou est-ce que je ne prends simplement plus le temps ? Les deux sans doute, et les cours de philo me manquent, parce qu’ils étaient deux heures d’introspection totale, où je pensais à Jean Cocteau et gardait mes oreilles ouvertes aux choses intéressantes.


Tout va revenir, vite ou doucement. Je suis moi, je suis devenu moi, je suis devenu Morrissey, je suis égocentrique, je suis devenu sûr de mes pensées (pas de moi, grosse différence, je sais que mes pensées et mes inclinaisons sont les bonnes, celles qui me permettront de vivre et de me sentir bien. Ce qui cloche c’est qu’au final, mon moi a toujours le dessus sur ses pensées, il reste premier, et il reste sacrement con dans la vie de tout les jours. C’est pour ça que je m’efforce de m’isoler, parce que je ne supporte pas le vide, et que je le remplit de vide, ce qui n’a pas de sens. Je ne supporte pas le vide quand je suis tout seul, mais je le remplis de pensées et ça change tout. Je devrai juste me taire en présence des autres, et ne parler que pour dire des choses intéressantes, seulement voilà je souhaite tellement être aimer que je veux que l’on me remarque, et ça ne marche pas. Il serait temps de changer de méthode, non ?)

I’VE SEEN THIS HAPPEN IN OTHER PEOPLES LIVE AND NOW IT’S HAPPENING IN MINE

Je suis plus fort, plus doué, plus beau, plus aimé que l’année dernière.




Champs Elysées. Je ne veux pas raconter la même histoire, encore et encore, comme je l’ai fait dans mes récits précédents. Je veux une intrigue, ou un semblant d’intrigue, quelque chose qui fasse progresser inlassablement l’histoire, et avant de trouver cela, je ne pourrai pas commencer. Ça ne vient pas, ça ne vient pas du tout, pas encore, et pourtant il faut que ça vienne, très vite. Cette fois, ce sera un vrai roman, de bonne facture, assez long (visant les 80 pages word) pour moi en tout cas, et ce sera quelque chose que je pourrai envoyer aux maisons d’éditions et que je vais faire lire à ceux qui m’entourent. Aussi fou que cela sera (c’est-à-dire moins que les autres essais), ce sera si bon que tout le monde pourra le lire et y trouver des qualités et peu des défauts. Je n’irai pas jusqu’à dire aimer, car seulement une ou deux personnes pourront aimer comme elles m’aiment moi.

Je suppose que je dois faire une cure de films à intrigue. Ne pas regarder de Woody Allen pendant un moment, pas d’Adaptation, de Dolce Vita, de Festin nu, de Foire aux Atrocités.

Ne voir que des choses avec un début, une fin, et un fil entre les deux. Même si Champs Elysées ne sera pas comme ça, il faut m’en inspirer.


Je suis une personne qui fuit la réalité, c’est sûr. Quand je pense à des choses abstraites, à des personnages, tout va bien. Quand je regarde la nature et que j’imagine, je me sens vivant. Quand j’échafaude les plans d’un quelconque roman, quand je décortique un film, je peux respirer. Mais dès que je pense à ce que je dois faire le lendemain, à qui je dois voir, à que je dois téléphoner, mon cœur s’arrête quelques millièmes, le sang ne montent plus, les poumons ne pompent plus. J’ai peur tout simplement, peur du monde et des autres.




« Je viens de rencontrer un homme merveilleux. Evidemment, il est imaginaire, mais on ne peut pas tout avoir. » Cécilia dans la Rose Pourpre du Caire. Remplacez ça par « une femme » et vous m’aurez. Tout est tellement plus simple comme ça.

En même temps, si les gens réels était plus intéressants, plus drôles et plus cultivés, je ne serai pas comme ça. Les seuls gens biens sont loin. Pas de chance, hein.

Je viens de me rendre compte que je m’identifie beaucoup plus au personnages féminins dans la deuxième partie de l’œuvre de Woody Allen. Sans doute parce que lui aussi, tout comme il s’identifiait aux gaffeurs dans la première partie.
Et puis j’ai toujours pensé être un homo qui aime les femmes. Ce qui est une grosse tare. Parce que c’est vrai, j’ai des aspirations féminines, je cherche la femme de ma vie, je veux être dorloté, je veux lire et écrire des poèmes, je veux un feu de cheminé même si ce dernier n’est qu’une image. Un homme, un vrai, ne veut pas ça, il veut baiser, se saouler, cracher, frimer, rire gras, être admirer, faire ce qu’il veut. Un homme, un vrai, méprise, il n’aime pas, même s’il laisse croire que derrière le mépris, il y a de l’amour, parce que sans cela, certaines filles ne voudrait pas de lui. Je dis certaines, parce qu’aujourd’hui, les filles se rapprochent de ce modèle. C’est l’évolution, le nivellement par le bas.

Meat is murder. Dans tout les cas. Se comporter comme un amas de chair, c’est tuer la part humain en nous. Voilà le leçon à retenir de David Cronenberg, et de tout le cinéma d’horreur. Je ne dis pas que ça fait un mauvais sujet d’histoire, bien au contraire, ni même que ça ne m’intéresserai pas, que je n’aimerai pas être un amas de chair, je dis juste que je n’y arrive pas, que ma viande n’est pas assez bonne, que je ne donne pas un excellent steak, et ça mon cerveau le sait, et il ne veut pas laisser le corps finir aux rayons abats, vendu pas cher pour des mauvaises recettes. Il faut savoir que les abats sont tristes, voilà tout. Les steaks, les côtés de bœufs, sont heureux, ça ne fait pas de doute. Le ris de veaux par contre, je ne sais pas.

17/06/2004

Ninõ 

Travailler ou ne pas travailler ? Passer l’été à ne rien faire ou bien ne pas avoir de vacances bénéfiques au développement personnel ? Ecrire beaucoup et mieux ou gagner de l’argent ?





Là sont les questions, par grappes, auquel je ne peux répondre, pour le moment. Bien sûr que je souhaite en profiter pour perfectionner mon écriture, mais il faut s’intégrer au monde social, pour l’avenir et pour l’argent, afin d’acheter des vinyls et des t-shirt The Ordinary Boys et The Smiths sur nme.com . Et aussi, régler les dettes familiales et secrètes, sauf que ça ne passe pas comme ça, ce n’est pas aussi facile, les problèmes n’ont pas de telles solutions.


Cette année, je passe sans doute le dernier moment de ma vie où j’aurai à me consacrer à moi-même, mes passions et mon arts durant tout plus d’un mois, parce qu’après viendront les stages et les vrais boulots à trouver. Parfois, il faut se raser la barbe, et pour cela, il faut d’abord qu’elle pousse, il faut la laisser pousser, attendre et ne pas raser, pour pouvoir se la raser plus tard. Cela semble obscur, seulement voilà, c’est la vie, et les réponses se dessinent comme les poils sortent des porcs de la peau. Parfois, il faut croire en soi et se donner la chance d’accepter ses différences, et de les cultiver. Parce qu’un jour, le champs sera rasé et l’on construira une avenue, avec des immeubles laids et même pas haut.



Beaucoup de gens n’aiment pas dormir, ils pensent que c’est du temps perdu et qu’il vaut mieux rester éveillé toute la nuit, à faire la fête. Ces gens-là sont des imbéciles, ce sont des gens qui ne rêvent pas, qui ne connaissent pas le sommeil paradoxal. Dormir est la plus belle chose qui nous est offerte, c’est revigorant, beau et doux, cela permet de vivre milles vies qui ne sont rien d’autres que sa propre vie, reproduite milles fois comme autant de super-cordes correspondant à une possibilité de futur, autant d’allèles de réalité. Les rêves comptent parmi ce que les plus belles choses que l’on vit, parce que le plus souvent, ils se concentrent sur les thèmes les plus importants, l’amour, la mort, l’humiliation, la disparition. Tout cela est la même chose, et les rêves le savent.
Les gens qui ne croient pas aux rêves ne méritent pas de vivre la vie réelle, parce qu’ils n’ont pas retenu la leçon des assyriens.

Tuer ou se faire tuer. Rêver ou être rêver. Etre une personne ou une autre. Il n’y pas de distinction.



B. ne partait finalement qu’une semaine. B. me laissait tomber lâchement exactement comme d’autres avant elle. Tout cela n’a pas d’important, c’est un questionnement, une dialectique, et une friction qui fait avancé la réflexion et les sentiments. L’importance c’est elle, sa vision et son existence. C’est à propos du reste qu’il faut faire des distinctions, il ne faut pas confondre le mécanisme de l’horloge et les aiguilles. Le mécanisme, ce sont les peurs et les attentes et le passé. Les aiguilles sont la réalité et le futur et l’inconnu et elles chantent La La Love You.


11/06/2004

Massacre on MacDougal Street 

J’écoute tout seul sur mon lit, la compilation de Rhys Chatam, tandis que mes parents s’entretuent à côté. Je pourrai faire quelque chose mais je ne bouge pas, je me dis que son « Guitar Trio » ressemble extraordinairement à Sonic Nurse de Sonic Youth. Je suis coupable de tout cela, je le sais, et je ne bouge pas, ce qui me rend doublement coupable. Je n’étais pas un enfant désiré. Est-ce que ça arrive à beaucoup de monde ? Oui, sûrement. Ça ne change rien à mes péchés, ma faute, et le fait que je ne fasse rien, que je ne bouge pas.




S’il existe un Dieu, du point de vue moral, c’est les autres. Ce sont eux qui jugent nos actes, nos proches qui nous aiment ou nous détestent, qui nous font des reproches ou nous remercie. Toutes nos actions sont limités par cela, à priori et à posteriori. Est-ce vrai que je vis un enfer ? A cet instant précis, oui. C’est pour cela que je veux vivre seul à jamais et finir vieux pour toujours dans un pauvre appartement sans penser aux voisins. Je veux être dans ma vie comme dans mon cerveau. Dieu seul peut voir ce qui se passe dans mon cerveau, le juger. Je ne crois pas en Dieu. Il me faut donc arrêter de croire aux autres.

Je ne peux plus voir encore ces visages en pleurs, qui demandent de l’aide si fort que je crois en des reproches. Je ne veux plus être étreint par des meurtriers et être regardé par ces mêmes personnes qui veulent me détruire en me gardant près d’eux. Nietzsche la conservation de l’espèce, de l’espèce des connards des enfoirés des lâches des immobiles. J’ai déjà l’ADN, jusqu’à aujourd’hui, j’ai résisté à l’éducation en faisant ma propre éducation moi-même. Je suis à bout de force maintenant que l’hôtesse de l’air, quand je le tends mon billet, me demande : « avez-vous reçu votre éducation ? »

La question reste en suspens dans des notes de musiques qui ressemblent à des entrechocs, des entrechocs qui ressemblent à des notes de musiques.


10/06/2004

Love will tear us appart 

Les deux personnes qui comptent le plus pour moi sont partis, pour un mois, très loin, par delà les mers comme Christophe Colomb l’a fait. Il pensait découvrir le continent Indien et est arrivé en Amérique Latine. Peter est parti en Thaïlande, se faire désintoxiquer. Qu’elle ironie si, se trompant d’avion, il atterrit au Brésil, là où est partie B. Je me demande quelle heure est-il pour eux, ce qu’ils font en ce moment.



Mon plus regret dans la vie, dans ma forme d’être humain, c’est de ne devoir être qu’une seule personne à la fois, de n’avoir qu’un corps à la fois, et de n’être qu’à un endroit à la fois. Sur mon balcon, quand je vois des voitures passer dont les occupants me plaisent, j’aimerai être dedans, à la place même de l’un d’eux ;et mon esprit y est, j’en vois les textures, je saisis un ou deux mots, un sourire et c’est déjà fini, je suis revenu, aspirer par l’existence de mon propre corps, et à la base, de mes molécules. Cela m’arrive tout le temps, depuis toujours. J’écoute Nouvelle Vague et Electralane. Une chanson des Pixies qui démarre. Je me demande où elle est en ce moment, ce qu’elle fait, quel temps il fait, si elle rit, avec qui elle se trouve, se qu’elle ressent. Je me demande si en ce moment, il vomit ces tripes, si les gardiens du temple l’on déjà introduit aux us et coutumes, s’il déjà parti faire un tour chez les dealers, je me demande ce qu’il entend, maintenant. Des oiseaux, un gong, le vent, les arbres, Motorway to Roswell ? C’est ce que j’entends. Des cris, des pleurs, une voix sévère, et le silence.

J’ai l’impression d’être Carl, attendant la personne que j’aime. Qui est deux.



J’essaierai tout ce temps d’écrire assez bien, d’abreuver ce blog, d’écrire un nouvel essai comme tout les étés, pour qu’ils soient fiers de moi.


Les critiques me rendent plus fort désormais, toujours, parce que l’on reproche à mon travail ce que j’aime le plus en lui. C’est un signe qui ne trompe pas, le signe que je suis sur la bonne voie. J’y suis à contre sens, je la remonte doucement et tout seul. Je vais faire le coup de « ce que l’on te reproche, cultive-le, c’est toi » ? Oui pourquoi pas, c’est ce que je fais dans ma vie désormais, parce que l’on me reproche d’être trop rêveur, romantique, pas assez dur, de lire trop et de voir trop de films, de n’écouter que des groupes qu’ILS ne connaissent pas. ILS étant les extraterrestres, ou les terriens, je ne sais plus alors que l’étrange piano de Motorway to Roswell clôt la phrase.


Et j’étais fier moi, de sortir de la médiathèque avec La Dolce Vita, La Vierge des Tueurs et l’album d’electralane (entre autre). Il n’y avait personne pour le partager, ou plutôt faire remarquer mes goûts éclectiques et mon talent incroyable. Ce ne sont pas des regrets que j’exprime ici, ni des remords, c’est une simple montée stupide d’égo. Cela passera.


La pollution a fait disparaître les étoiles, et je cherche des avions dans le ciel.


01/06/2004

Cotton clouds for Blandine 



Parfois j’aimerai me fracasser le crane, parce que ma tête est mal faite à l’intérieur…

Parfois, j’ai l’impression d’être complètement masochiste. J’ai l’impression de faire le nœud de la corde avec laquelle je vais me pendre, j’étudie les différentes sortes de nœuds, choisi la plus adéquate, celle qui me fera le plus souffrir, et donc celle qui contentera ma luxure. Ensuite, je prends plusieurs minutes pour toucher la texture de la corde, je l’observe et la teste ; avant enfin, d’y enfoncer ma tête, et d’y rester comme cela, alors que le tabouret retient encore mes jambes. C’est là mon grand vice, c’est là que je prends du plaisir, uniquement là j’observe le monde et que je le trouve plus beau que la veille. Jusqu’au dernier moment, je crois qu’en élevant le tabouret, parce que c’est inévitable de l’enlever, une force incroyable me permettra de flotter dans le vide.

Ce qu’il faut comprendre, c’est que tout cela vient d’une volonté forte de vivre. Je ne veux pas mourir, je veux vivre plus que je ne l’ai jamais fait. Et patatras.

Combien de fois je me suis retrouvé, heureux comme jamais, emportés par la confiance en moi, prêts à enlever le tabouret, à vivre, à exprimer tout, à tout enfler, à tout trop précipiter ? Pas si souvent. Deux fois en fait. Mais c’est que j’ai une urgence de vivre en moi, vivre ce dont j’ai toujours rêvé. J’y crois trop, je veux que ça aille trop vite, comme pour les autres. Mais ce qui arrive aux autres, ça n’est pas la même chose, les autres se contentent de peu, d’un consensus, du sexe. Voilà pourquoi ça va vite. Pour le sorte de relations que je veux, il faut sans doute du temps, pas longtemps, mais le temps nécessaire.


Je me suis déjà retrouvé, errant dans les rues sans but sinon de me retrouver le plus possible, là où je ne connais rien, sans m’être rendu compte du voyage. Je marche en entendant de la musique dans mes oreilles, en discutant avec moi-même, avec l’être perdu. J’ai les yeux dans le vague, parce qu’en réalité ils sont pleins de larmes qui ne sortent pas. Je ne pleure jamais pour les choses importantes, uniquement pour les broutilles. Dans ces moments-là, je ne pense qu’au suicide, à quel point il est inévitable, et comment j’ai fait pour en arriver là. Je finis sans doute par me rendre compte que j’y suis depuis le début, depuis que je suis tout petit. L’époque où je pleurais toutes les nuits dans mon lits, à établir des plans pour fuguer le lendemain, en emportant mon chien, en dormant juste devant mon immeuble. En grandissant un tout petit peu, j’ai compris que l’on me retrouverai caché aussi prêt. Cela voulait dire que l’on me retrouverai partout, où que je sois, je ne peux pas échapper à mon esprit, à mes pensées, à ce que je suis. La fugue de mon enfance était devenu le suicide de mon adolescence. La même chose.

Alors maintenant que je suis un adulte, que se passe-t-il ? Que sont devenus ces choses ? L’espoir est toujours là, peut-être même plus fort. Etre adulte, ne serait-ce pas apprendre à maîtriser ses pulsions, à plus exprimer ses pensées, à s’accepter ? C’est exactement cela, arrêter de fuir comme je l’ai fait, fugue, suicide. Il faut vivre avec soi-même, surtout ne rien changer sinon canaliser, et les bonnes personnes, les bonnes solutions se présenteront toutes seules. Alors me voici, moi, comme je suis.

Paradoxalement, l’âge adulte est un apprentissage. L’enfance et l’adolescence ne le sont pas, ils sont une croissance du corps et de l’esprit. Une fois cette période finit, il s’agit de les apprivoiser, les connaître, les apprendre. Est-ce que je viens de toucher là à une ancienne philosophie chinoise ? C’est ma philosophie. Cotton Clouds.


Je ne suis pas quelqu’un de cynique.



Twin Peaks : Fire walk with me.

Je ne me rappelai plus que cela était aussi bon. Le film, en prolongement de la série, ne parle que d’une chose : ces personnes qui nous viennent à l’esprit quand on parle de « feu ».

The Phantom of the paradise de Brian DePalma

Le meilleur film sur la musique, avec Velvet Goldmine. Personnelement, je vois le personnage de Swan comme le McCartney d’aujourd’hui.


Full Metal Jacket de Stanley Kubrick

Pour moi, la vraie inspiration d’elephant chez Van Sant. Les longs plans (presque)séquence de soldats de dos tirant contre l’invisible dans la forteresse, la soldat vietnamienne dans les ruines, l’elephant dans le magasin de porcelaines.

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