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27/02/2004

Opium 

Le cinéma dans lequel passait Elephant 2 était étrange, composé d’un couloir et de pièces plutôt que de salles de cinéma. Les deux pièces diffusent Elephant 2, dans celle de gauche, il n’y a presque personne, alors, je ne sais pas pourquoi je vais dans celle en face, le film a déjà commencé, la salle est pleine. Si pleine qu’il y a trois écrans sur trois murs et que les sièges sont implantés dans tout les sens. Je trouve une place libre, et une fenêtre s’ouvre à côté de l’écran qui me face, le vent pénètre avec fracas jusque ce que quelqu’un la ferme. En ce qui concerne le film, le nom du réalisateur passe trop vite, et le bleu a été remplacé par du rouge en guise de couleur. La fin est celle-ci, un jeune homme et jeune fille dans une piscine municipale couverte où il n’y a personne droite, la fille avoue quelque chose au garçon. Il se laisse emporter par le fond de l’eau, il se noie volontairement. La jeune fille demande pourquoi. Avant de replonger, le jeune homme répond qu’il n’y a rien à vivre. Fin du film. La salle est pleine de gens que je connais. La rousse demande ce que la fille avait comme maladie, finalement. Et tout le monde sort. Le temps que je me lève moi aussi et pousse la porte, le hall-couloir du cinéma est déjà vide. Sauf que la salle-pièce s’ouvre à nouveau et la plupart des gens que je déteste en sort. Je quitte l’endroit discrètement avant eux.


Je vis dans une belle et grande maison moderne. Je me souviens d’une époque pas si lointaine où je vivais déjà dans cette maison. J’allais fermer les grands rideaux blancs de coton, qui s’actionnent grâce à un bouton qui déploie le tissu. Puis, je remontais et allait me faire couler un bain, la télévision allumé sur un film à la photographie très noire. J’avais fait le tour des fenêtres très nombreuses et variée pour vérifier si elles étaient bien fermées, mais j’avais du en manquer une. De derrière mes meubles sortaient trois types hargneux. Je connais l’un d’entre eux, il a été mon ami et est portugais. Ils venaient pour me tuer et je me suis défendu. Peut- être que je me débarrassais de l’un d’eux tout de suite ; je finissais tout de même jeté dans ma baignoire, poignardé, et laissé pour mort. Ils ont été jugés et relaxés plus tard, à ma demande. J’ai toujours aimé être un martyr. J’ai dit ça à une jeune fille, aujourd’hui et après je suis allé ouvrir les rideaux, la même où je m’attendais à voir apparaître le visage de mon meurtrier, il n’y avait qu’un petit enfant qui se promenait et me souriait. Il portait une casquette.





Des chemins de boue séchée, de l’herbe verte et des émeutes. Le quartier riche et le quartier pauvre sont adossé et je suis au milieu. Je pars à la campagne quand les choses commencent à s’envenimer. Je dors sur des chemins de travers. Je suis réveillé tôt le matin par les trafiquants de drogue qui viennent livrer de Suisse à pied. Je me cache dans les talus et quand le livreur passe devant moi, je l’interpelle et lui conseille de ne pas aller à la ville, car c’est la fin du monde et elle se propage, il ferait mieux de fuir et de vendre sa came quelque part encore sauf, avant que plus rien ne soit sauf. Il me remercie. Je fuis moi-même de mon côté et arrive à Varrange, village du Sud. Là-bas, mon père en fuite lui aussi boit l’eau d’une fontaine dans un boc de terre, et ne vois pas que l’eau est brune comme la merde. Il m’invite à prendre une douche sur la place, et là seul chose à laquelle je pense, c’est : est-ce que l’eau de la douche est aussi dégueulasse qu’à la fontaine.


Je n’aurai pas du sortir aujourd’hui. Trop de visage familier. Sean Bateman, beau et intégrant, ses paupières rendant bleues par la drogue et je l’envie. Carlos Barat et un gros noir, il rigole en me voyant parce qu’il se rappelle sûrement de moi, mais ces cheveux sont trop courts. Des visages de filles ; aucun qui puisse s’apparenter à la fille que je piste et pourtant j’ai preuve de son existence. Dehors, un vieux droguée me colle de trop près quand il fait semblant d’attendre que le feu passe au rouge. Une voiture longe la route et la passagère grosse et décolorée se retourne carrément pour me regarder. Dans la voiture d’après, un gosse de 5 ans est sur la lunette arrière et lui aussi me regarde, sa main décrit peut-être un salut, bien que rien ne soit moins sûr. Puis plus rien, la réalité reprend son cour normal, plus aucun signe d’une force étrangère qui tente de me contacter, d’un géant qui apparaît pour me hurler « non » tandis que je serre Annie et je n’entends rien. A un autre moment, un peu tout les jours, me regard croise celui de filles, et nous ne nous lâchons plus jusqu’à qu’elles disparaissent. Est-ce que nous nous aimons ? Toute cette dernière partie est vrai, même si j’ai trop bu en deux jours. La fille aux cheveux noirs devra être citée.


26/02/2004


20/02/2004

La voix humaine 



J'étais éteint, tu étais vivant
Je ne savais pas quoi dire, tu ne savais pas ce que tu disais
J'étais perdu, tu venais de te trouver

Je suis si las de porter ce corps et ce visage depuis 19 ans déjà.




16/02/2004

Sometimes 



Toute les nuits avec la même fille. A chaque fois, je cours après elle et elle m’échappe. Elle est la fille de la mort et du diable, et bien que sa mère soit folle, c’est son père le méchant. Il la touche et elle se transforme en homme, je la cherche partout depuis, sans comprendre que son âme est restée dans le corps muté. La dernière fois que je l’ai réellement vue, je suis devenu rouge à la limite d’exploser, et les autres fois, comme celle-ci, elle ne me regardait pas une seconde.



Le professeur Lévy, avant sa mort.


Crimes et délits de Woody Allen

Les apparitions du professeur Lévy doivent être visionnées encore et encore, c’est là le bijou offert, bien plus que le reste du film. La partie sur Cliff-Woody Allen est bien sûr la plus intéressante du film, parce que le personnage comprend qu’il a raté sa vie. Il a beau être constant dans ses choix, fidèle à ses principes, tout lui échappe. C’est un grand cinéphile, un documentariste qui a découvert le professeur Lévy, un éducateur attendri, un intellectuel érudit ;ça n’empêche pas la femme dont il tombe amoureux de partir avec un riche producteur séducteur. Plutôt qu’un pamphlet contre les femmes matérialiste, il faut plutôt voir le film comme une terrible auto-critique qui démontre que ce que l’on aime, ce que l’on dit, ce que l’on fait, ne reflète pas forcément ce que l’on est. La beauté de ce que l’on aime n’est pas notre beauté. Etre artiste ou être riche est la même chose, c’est tenter de se doter d’une beauté factice de l’âme, ce n’est pas grâce à ça que l’on peut plaire. On plait car on est ce que l’on est, et à la limite, on ne le maîtrise même pas, c’est notre histoire, notre éducation et plus que tout notre génome qui est à l’origine de cela. L’ADN est le destin. L’ADN est la preuve même de l’existence du destin, de causes et d’effets qui régissent le monde. Le hasard des causes provoque le hasard des effets. Le hasard est le fruit du destin, et pas l’inverse. De quoi réfléchir.



Innocents de Bernardo Bertolucci



Pourquoi mai 68 finalement ? Pourquoi pas aujourd’hui, en adaptant les situations. Je crois que c’est là le gros problème du film, qui a une vision trop étriquée pour rester à jamais graver dans les esprits. Le reste n’est pas trop mal, ce fut sans aucun problème un grand moment. Le film est quelque peu dans la veine de Ken Park, avec sa jeunesse dénudée, mais alors, pourquoi ne voit-on pas de trique ? Des seins, une chatte, des bites, mais pas de trique. Cette pudeur dans l’excès démontre bien un esprit cinématographique conformiste qui empêche de dépasser l’écran.
A cette séance, un groupe de personne, à peu près mon âge, 2 garçons, 5 filles. Je ne parle jamais avant le film. Après, j’observe toutes les ouvertures qui pourraient se présenter à moi, mais elles sont rares et je ne les saisis jamais. Les filles parlent de Jimi Hendrix et de littérature. Elles sont toutes magnifiques et intelligentes, elles ressemblent toutes au personnage d’Isabelle dans le film. Je donnerai n’importe quoi pour les revoir et leurs parler. Parce que grâce à eux, je sais que je ne suis pas seul, même là ou je vis. Ils me redonnent l’espoir et la confiance en chacun de mes choix, je les aime déjà, je tenterai d’être au cinéma le samedi le plus souvent afin de les retrouver et cette fois, de commencer à parler, ils sont la clef à ma bonne santé mentale, ils sont mes rêves. Je m’emballe, je m’exalte, mais il ne sont qu’une image, un reflet, le reflet de moi-même, qui présente pas trop mal, en fait.



Cette vision vient conclure une semaine passée à tenter d’être un humain normal. Regarder les filles simplement jolies, et non plus celles qui ont cette étrangeté glaçante, approcher des gens de mon âge et de ma localité via les chats, à la recherche de quelqu’un avec qui j’aurai quelques affinités. Le verdict tombe très vite : ce n’est pas comme ça que je trouverai, et la majorité des personnes sont stupides, après deux phrases échangés, on est censé être ami, la première question qu’on me pose, c’est si je vais en boite et puis, si je suis gay, les filles n’ont aucune passion, je n’ai aucune idée de ce qui occupe leur esprit. Je ne suis pas comme ça, j’aime le cinéma, je suis triste, je lis beaucoup, j’écris pour vivre, mes rêves sont l’endroit que je préfère, j’aime le rock’n’roll et The Postal Service, parfois, je pleure, je suis un garçon, je suis beau comme tout le monde, j’ai une voix horrible, je vais acheter Videodrome en dvd, je veux être pris dans les bras, je veux prendre dans les bras, je veux dire je t’aime et que l’on me dise je t’aime, je suis étudiant, je vis à Mulhouse, France...

Je suis un monstre.


11/02/2004

Janet Jackson 



Je vais voir 21 grammes, bande devant Naomie Watts, mange en face de la fille de mes rêves mais elle m’ignore, je casse le morceau d’un muret et dessous, des centaines de cloportes grouillent dans tous les sens, on me propose d’essayer des médicaments en étant payé 3600 euro mais je n’ai pas le corps sain, les cloportes ont tous disparu et je me sens en droit de demander où ils sont passés. J’achète Glamorama, sur le chemin du retour, pris d’une envie subite, je regarde à droite et une fille plus jeune à eu le même sentiment, nos regards se croisent, elles part en courant, je pense la rattraper avant de changer d’avis et de louer Trouble Everyday, je pense au deux brunes aux cheveux courts qui forment une hydre, je chie de trouille, lis plus de 300 pages, songe à devenir muet et puis finalement, me saoule, suit une fille dans les toilettes, vante le cul d’une autre dans le bus, gae deux partie de scrabble en anglais, manque de m’effondrer en saluant une amie qui a la réputation de baiser dans les chiottes, investit à la bourse, dis à une blonde cochonne que j’aime ces yeux, elle me remercie pour le seul compliment de la journée mais déjà ses yeux ne valent plus rien, tant pis, je me tais, m’assoie dans le couloir en ne pensant à rien, remue les lèvres devant le prof cancer en chimio, tape sur le bras du fraîchement élu, il me prend pour un fou, je pisse quatre fois. Mal au crane, mais avant bien avant, manque de pleurer en écoutant Girls in Hawaii à la radio, même si ça ne marche plus aujourd’hui, et puis c’est au tour des profs d’être bourrés, mon prof de gestion me demande si le rock existe encore, je répond que oui en souriant comme un pd, et il me croit pd et tout le monde me croit pd on me demande comment va mon copain, je caresse le manteau de la fille assise devant moi pendant de longue minutes sans qu’elle ne s’en aperçoivent et je le regrette, croise mon ex avec une copine à elle et elle détourne les yeux après m’avoir reconnu, croise mon ex tout seul et il détourne les yeux après m’avoir reconnu, une blonde et une brune nous font des appels énormes et nous n’osons pas, je cherche l’intérêt de rencontre pareil, il est 3 heure 05 je me rappelle d’avoir attendu toute la journée au Urgences pour voir ma mère passer à moitié morte sur un brancard et elle me dit que ça va mieux, ça ne va pas mieux elle est à moitié morte elle ne l’était pas avant, sa perfusion est-elle à l’origine de ma peur des seringues, je me branle devant Existenz en dvd, les scènes où Jennifer Jason Leigh montre son bioport, m’endort en regardant Donnie Darko, le correcteur d’orthographe word n’accepte aucun orthographe de Jennifer, demandez-lui, une serveuse nous fait la gueule elle est jolie pourtant, quand bien même elle n’a rien de spécial, rien pour elle, ses seins ressemblent à des raisins secs ou des ballons quelque jour après l’anniversaire, la musique de Donnie Darko ne m’excite plus, ce qui veut dire que la magie est partie, j’aimerai qu’elle revienne un jour, j’identifie des formes dans le texte, loupe un bus, fais du stop pour me voir singer, quelqu’un me dévisage avec insistance de l’autre côté de la rue pour finalement arrêter d’un coup sec à jamais, croise plusieurs filles que je connaît, toutes avec des types louches qui tirent la gueule tandis que je souris tout le temps, ne loue plus de film pour ne pas me faire draguer, cherche la femme de ma vie avant de constater à voie haute que le plus gros mensonge de l’existence, c’est ce que nous raconte nos parents à propos de l’amour, tout le monde doit savoir que je suis impuissant, sort mon chien, tout le monde me regarde en général et particulièrement, derrière les garages dans une impasse une voiture derrière les arbres et le type se penche carrément, je rigole et ressors, je me retourne et un dealer sort du même endroit en souriant, je lui rend la politesse, c’était lui que le conducteur regardait dans l’impasse, lui qui s’apprêtait à faire quoi de moi avec les Kings of Leon comme bande son ? Peut-être que j’ai reniflé trop d’huile de moteur et d’antirouille, que je n’ai pas progressé sur lepoumon, que j’ai eu des idées, que je suis tellement seul qu’être à deux ressemble à une anomalie, que je ne réponds pas à mes mails, que je truque une interview, que je loue American Psycho en espérant le voir demain, que je préfère éviter certains bruits la nuit et d’autres le jour,qu’il n’y a plus rien au cinéma pour des mois, que je n’ai pas de couilles et pas de bite mais qu’est-ce que je sens dans mon entrejambe, que je ne suis pas la star de la promo, que plus d’une dizaine de filles moches sont amoureuses de moi à en crever, qu’elles sont sans doute des filles biens. Je m’endors en me branlant, me réveille avec le trique, finis presque seul dans des bars à ressasser le fait que j’ai peur surtout, insulte des gens en prétendant que mon nom est Victor Ward.

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