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24/03/2004

Bang Bang 




Je veux un sourire et des baisers. 'I am human and I want to be loved'. L'entendre murmurer Back from the dead en même temps que Carl et nous écouterions l'album des Raveonettes.


Les gens et ici, ce n'est pas pour moi. Je veux être très loin, avec quelqu'un, ce qui peux vouloir dire ne pas bouger.

Je veux son corps léger dans mes bras et dans mon lit, regarder son visage magnifique et qu'elle me dise 'Je t'aime' 'Tu es un génie' Oui pas de modestie. Au lieu de cela, je vois leur visage à tous, méprisant et tellement plus fort que moi; je me sens asmathique.

Je sais que je suis stupide et nul. Voilà pourquoi je veux être flatté.

Je veux qu'elle ne vive que pour moi comme je ne vivrais que pour elle.

Il n'y a pas d'effort à faire, il n'y a pas se forcer de changer, car cela se passe inconsciemment, et s'il l'on s'en rend compte c'est déjà perdu.


Je veux mourir et que l'on meurt sans moi. Je me réveille en entendant murmurer "Come to Nikky Come to Nikky"

J'écoute cela : Sailor Sessions

20/03/2004

can't stand me 



Si j'approche mes mains trop près de mon visage, je peux encore sentir l'odeur des petits bouts d'estomac que j'ai vomi ce matin. C'est pas faute de m'être lavé.


Retournant vers le passé, je constate uniquement que je suis haut, très haut, en plein vol au-dessus du reste de la terre. Je suis quelque part le maître du monde, plus personne ne peux m'arrêter à part mon propre corps, et c'est ce qu'il fait. Plus dur sera la chute, en attendant, la peur est morte.


Dans cet état de force extrême, il n'y a personne pour partager mes sécretions mentales pas de Geoff ou de Hugues, pas de message d'Emilie.

Finalement, mon souhait est devenu réalité. Je suis seul au monde.


18/03/2004

Quand je me sens nu (au milieu de la foule) 



Remontant les nuées. J'aimerai marcher comme un zombie, mais c'est impossible, toujours j'ai l'impression d'être entouré d'agent de l'Interzone, scrutant chacun des mes gestes pour mieux m'atteindre, me toucher et me mettre à terre. Même à l'intérieur, la sensation persiste.

Vivre seul sur terre est mon souhait le plus cher. Parcourir les rues vides et par les fenêtres abandonnées, j'imagine une nouvelle race d'hommes et de femmes dessinés uniquement pour m'aimer et que je les aime.

En attendant, je veux être sourd, aveugle et invisible au sein du monde, au lieu d'être simplement ridicule.

Ray Davies me dit que je ne suis pas comme les autres. Que je suis malade et que je vais me réveiller guéri un matin et j'aurai tout oublié du passé. Je pleure et il me serre dans ses bras.


Un étrange ascenseur effectue des trajets aussi bien verticaux qu'horizontaux et m'emmene sur le toit d'un immeuble si haut. Sur celui d'en face, un stade de rugby est rempli par 80000 personnes. Atterissant finalement au milieu d'ordinateurs en marche, je regarde des couples faire l'amour dans de la nourriture. Je peux me voir distinctement enlacer une fille, couchés dans un tas infini de spaghetti bolognaises, les pattes sont nos propres sécretions et la sauce ajoute la touche scato, peut-être n'est-ce que du sang.

Je me bats contre moi-même tout les jours, et je ne sais pas qui va gagner.


17/03/2004

David Cronenberg 

Quelqu’un sonne à la porte d’un appartement étranger et pourtant mien. Je la connais de vue et en cet instant, elle est très familière quant elle entre. Blonde, cheveux bouclés, yeux bleus, plus originale que le portrait laisse croire, et un prénom dont je ne souviens plus. Elle s’assoit sur le canapé et veux faire l’amour avec moi. J’ai l’impression que nous partageons un lien familial, elle est du genre cousine. Ses lèvres sont renfermées, je lui demande si elle est vierge et elle me répond qu’elle c’était préservé pour moi, ce qui me plait car j’avais fait la même chose. Au moment de la pénétrer, son image disparaît et je voyais mon sexe feindre l’air en deux, je l’entends parler, elle dit qu’elle aime ça, et quant l’air se colore enfin, qu’elle réapparaît, elle est un homme de l’Interzone, elle est Kiki. J’accélère la fréquence de mes coups de rein, nous sommes debout à un moment et son visage est mon sexe et mon bassin et tient dans mon jeans, avec une seule paire de jambe, pas de torse pour aucun d’entre nous, plus de visage pour moi, à moins qu’il ne flotte plus loin. Mon orgasme est un vide. Je me rappelle encore prendre une douche avec la lotion que j’ai acheté le jour.




Big Fish de Tim Burton



Burton n’a pas fait un conte de fée, et c’est tant mieux. A moins qu’il soit tellement bon que l’on ne s’en rende pas compte. Quoi qu’il en soit, ce n’est sans doute pas sur ce film que l’on fonde sa vie, ce n’est pas avec lui que l’on change. Le film ne se projette pas sur nous, nous nous projetons sur le film. Et il faut bien tout expérimenter. Le temps y passe trop vite, on en voudrait souvent plus, tout en sachant que l’on est assez nourri. Emouvant bien sûr, drôle dans le bon sens du terme, malin, joli. Je n’avais pas été si proche de pleurer depuis Bowling for columbine, les vidéos de sécurité. Alors oui, peut-être que c’est tire larme à souhait. Mais si nous n’en avions pas eu envie, nous n’aurions pas pleuré.
Pas mal de jeunes gens dans la salle. Encore un de ces moments où je me rassure, en opposition au moment où la jolie fille rousse devant moi demande un billet pour « Torque, la route s’enflamme ».



Dans le bus, matinée claire, peu de monde. Arrêté devant l’auberge de jeunesse, une fenêtre s’ouvre et une jeune fille rousse et mince se met à danser, alors que dans mes oreilles, le discman diffuse « Time that left and never came back » des Veils. Ses pas se fondent à la musique, il semble qu’elle écoute vraiment cette chanson-là et que c’est ce désespoir qui la fait danser. Quand elle me voit, elle arrête soudainement et referme la fenêtre, sans que je n’ai entraperçu son visage à aucun moment. Qui était-elle ? Cela n’a aucune importance, puisqu’elle n’a eu d’intérêt qu’à cet unique moment de fusion entre nous. Rien n’aurait pu être aussi fort que cela, même la connaître, lui parler, la toucher, sentir son cerveau sous mes doigts. Tout n’aurait été que déception, et je n’ai rien envisagé. Il suffisait juste de savourer l’instant, de la garder comme un souvenir, celui du moment où un corps est devenu mes pensées.
Un seul être au monde peut dépasser ce genre de stade, une seule femme mérite d’être plus connu que cela. Si je veux qu’elle aime, il suffit que je le veuille. Simple et tautologique.



Quand je me douche réellement, le lendemain. Le gel est jaune fluo, sent le citron et le bonbon. Quelques minutes plus tard, à table, immobile, l’image se déchire, tout penche à gauche. Comme toujours, c’est l’horizon qui se détache et tout de suite après, une envie de vomir prend le fond de la gorge, pas plus bas. Elle y reste longtemps. Puis, mal au crane. Comme toujours.



(Le festin nu
Videodrome
Requiem for a dream
Sexe, mensonge et vidéo)




La main de Jean 

Je regarde Help !, avec les Beatles, seul dans ma chambre et je ris même si une partie des dialogues sont doublés en post-production et que finalement, c’est pas si bien écrit que ça ;voir John Lennon et Paul McCartney, mouvants et jeunes, aucune expérience mystique ne peux égaler cette prouesse qui tout à coup, justifie le cinéma. S. lit mes poèmes et est choquée. J’aurai du le relire d’abord et comprendre qu’ils n’étaient pas pour une jeune fille de 16 ans ; elle ne me parle presque plus, ça ne change rien à la qualité des poèmes, ce sont mes meilleurs, ceux d’Infernow et ça les restera ; une exposition de photo d’Iren Stheli selon les conseils d’E., elle avait raison. Des enfants tchèques apparaissent, le ventre de la mère grossit et s’amaigrit sans cesse, sans que l’on se rende compte que ce n’est plus la même mère et tout doucement, on perd contact, les enfants sont cinq, puis deux, puis sept, les lieux ont changés mais personne ne le sait parce que les murs sont toujours défraîchi, tout le monde sourit et un homme perd ses cheveux alors qu’un autre se rase pour la première. L’expérience visuel dure une dizaine de minutes, l’histoire semble être quelques jours, tandis que ce sont plusieurs vies qui défilent sans que l’on se rende compte, l’être humain n’existe plus. Il est éphémère face au temps. Et ça, je l’ai déjà dit. En revenant, suivant des intuitions primaires, je tombe nez à nez avec Woody Allen.



A Bale, des affiches annoncent une exposition de Francis Bacon et j’ai très envi d’y aller, de prendre le train. J’ai très envi de visiter les boutiques de disques et de fringues, de m’arrêter dans un café pour bredouiller ma commande en quelques mots, avant de flâner dans une étroite ruelle qui remonte et ressemble à la Provence. Et cela serait encore plus agréable avec la bonne personne. Et je sais qu’E. serait parfaite dans ce rôle, qu’elle la seule à être parfaite, mais je n’oublie pas que c’est pour ça que ça ne lui conviendra jamais ;des nouveaux babyshambles sont disponibles et encore une fois, je décroche ma guitare sans rien réussir. Toute la partie de l’expo consacrée à Zdenek Tmej est ratée à cause de la lumière qui se reflète sur les photos et projette mon visage dessus. Il faut d’abord voir Iren Stehli, et après , grâce à l’éclairage de cette dernière, se consacrer au camp polonais de 1942 et à la vie, éphémère, qui le traverse. Dogville : pourquoi avoir tenu à faire un film si long ? Deux heures auraient suffie, c’est pourtant les règles de l’art, que le théâtre a lui aussi tendance à oublier en pensant que mettre beaucoup, c’est être encore plus intelligent. Non, la profusion des désenchantement de Grace provoque un désintéressement, car on y réagit ni trop pris à la gorge, ni pas assez, contrairement au premier qui énervait, bouleverser, excitait, en même temps, nous faisait voir les grosses ficelles ;la fin rattrape tout heureusement, pourtant, on comprend qu’il n’ait pas eu la Palme d’Or. Les congés prennent fin, et tout est vain ;ce paragraphe, ce blog, les poèmes et romans, ce que mon cerveau fait et pense ;rien n’a d’intérêt et que restera-t-il de tout ça dans dix ans ? Les 9 vies de Thomas Katz est lui aussi décevant, à cause de la pointe d’humour trop, beaucoup trop, soulignée ;le reste est pas mal, bien penser. Une fille rousse.


Plus de fille rousse.


Plus de lettres.

Plus de blog.

Plus de substance.


Plus de moi.



(plus et plus. Le même mot pour tout le contraire, l’antagonisme de la langue française si peu utilisé)


Mas alla de la Vida y la Muerte 

Fini lepoumon. Deux personnes sont censées le lire. Je sais que je n’ai jamais écrit quelque chose de meilleur que cela, et pourtant ça ne plaira pas. Elle le lit peut-être en ce moment même, et que pense-t-elle ? Mon image se fond dans son esprit avec mes personnages, je deviens Dieu et embrasse le corps mort de Jean Cocteau qui n’ouvre qu’un œil. Le genre de chose que j’aimerai voir s’imprimer dans son esprit. J’ai même oublié tout ce que j’avait à dire. J’ai vu une fille qui pourrait très bien être elle, et j’ai feint l’ignorance par simple timidité. Je parle de Ken Park sur un chat et on ne me parle que de scandale. Je parle du dégoût que peux représenter le sexe, et on ne comprends pas. A l’époque que nous vivons, on ne comprends que le sexe a son côté dégoûtant. Et le viol, et l’inceste, même volontaire, surtout volontaire, et l’urophilie, et la scatophilie, et le SIDA. Toutes ces allèles possibles du sexe, qui nous font nous demander si la vrai dégénérescence de l’acte, c’est la pénétration ou le fantasme. Qu’es-ce qui est pire, si quelque chose est pire : bouffer un clito ou de la merde hors du cul ? Qu’est-ce qui est le plus excitant : bouffer un clito ou de la merde hors du cul ? Je n’ai aucune réponse, comme d’habitude, mais le simple fait de me poser la question montre que je suis différent des autres, que je suis éveillé. Cela ne veut pas dire que je suis meilleur ou plus heureux que les autres, au contraire, c’est une malédiction. Je ne suis pas un personnage, je ne suis qu’une silhouette condamnée à réfléchir plutôt que de jouer un rôle. De là, je me rend compte que malgré tout, je ne suis pas le seul, même là où je vis.


Le souvenir du parfum d’une jeune blonde, au rayon poésie de la bibliothèque. J’ai vu bob deux fois depuis le début de l’année. Il n’est pas effrayant. Son enveloppe n’est pas effrayante. Toute autre chose, je me suis trouvé seul dans un ascenseur avec un type portant une pierre qui aurait fait un jolie trou dans mon crane. Je sors et il fait semblant d’être perdu. Il me demande mon étage, et comme un con, je lui dit. Je sais alors qu’il m’attend devant ma porte pour quand je reviendrais. Et durant cinq minutes, à sentir le vent et écouter Babyshambles, je n’ai absolument pas peur. En rentrant j’appelle l’ascenseur et prend les escaliers pour brouiller les pistes. Et oui, il m’attends, là où je ne peux pas le voir avant d’attendre ma porte. J’enfonce la clef dans la serrure. Devant l’appartement d’à côté, il dit : « Il est pas encore là celui-là ! ». Pas de chance, j’ai une voisine, pas un voisin. A aucun moment, je ne ressens de la peur, au contraire, de la confiance. Il me demande un verre d’eau juste avant que je ferme la porte, trop tard pour lui, elle est déjà fermée. Une fois seul dedans, là j’ai peur. Peut-être des démons du domicile. Je pense à Bob, son image croise mon esprit. Je mets l’album d’Eighties Matchbox B-Line Disaster à fond et commence à danser. Tout s’efface de mon esprit. Maintenant, plusieurs heures après, je me dis : je mets Eighties Matchbox B-line Disaster à fond et prend un couteau de cuisine. J’ouvre le loquet, sors dans le couloir, et comme il est saoul, il ne réagit pas tout de suite. Comme je m’approche, il agite un peu le sachet qu’il tient dans la main droite presque pour me frapper, il n’a pas encore vu le couteau, il m’attaque, ne se défend pas. C’est moi qui me défend quand d’abord, maladroit, je griffe sa main avec la pointe du couteau. Une seconde plus tard, et pourtant j’ai eu le temps de voir sa main, la peau se recroquevillée pour former un amas blanc et sec, déjà mort, sans sang, et une seconde après, je plante le couteau dans son estomac et j’ai l’idée, qui me vient d’un film, je ne me souviens plus lequel sur le moment, en tout cas une image me vient, j’ai l’idée de remonter le couteau du bas vers le haut, sauf que la lame est vers le bas et du coup, je ne coupe rien, j’ai l’impression étrange de ne pas être en lui, de ne pas l’avoir frappé assez fort. L sang qui couvre ma main me réconforte, je sors la lame et donne un deuxième coup, plus ou moins où je pense que se trouve le corps. Je le laisse dans le couloir, là où personne ne peux le voir exceptée la voisine qui n’est pas là, et Eighties Matchbox B-line Disaster a couvert les cris. Personne ne sait que ce vagabond est là, il ne connaît sans doute vraiment personne. Je me lave les mains, il suffit que je me débarrasse du corps. Mon chien dort.





Je pisse dans une fontaine sur la place la plus fréquentée de la ville ;il est tard la nuit et il n’y a personne. J’apprends que ma grand-mère a tenté de se jeter sous un train, et la seule chose à laquelle je pense, c’est Ronnette Pulaski. J’ai l’image qui traverse mon esprit quand on m’apprend la nouvelle, Ronnette en nuisette, des brûlures de cigarettes sur le haut de la poitrine ; des liens brisés encore enroulés autour des poignets, elle marche désaxée le long des rails de chemins de fer.


Quelque chose d’étrange vient de se passer. Je scrute le clavier de mon ordinateur portable et trouve la touche qui donne l’accent aigu espagnol sur la touche « alt ». J’essaye, ça ne marche pas. Je regarde à nouveau la touche pour ressayer et l’accent aigu espagnol a disparu. Mes jambes sont froides comme si une brise gelée soufflait dessus .




Dale Cooper n’était pas pur lorsqu’il traversa la Black Lodge. C’est la leçon à retenir. Il est possible que personne ne soit pur, que personne ne puisse la traverser. C’est pour ça que la White Lodge est un endroit si beau, parce qu’il est impossible d’y accéder. Et Cooper n’a pas fait attention au géant qui le prévenait au Roadhouse. Pourquoi ? Tel chaque rêveur, il a oublié le plus important au réveil.


La terre tremble, et à peine quelques minutes après, il se met à neiger. C’était un volcan entrant en éruption, lâchant sur nous sa déjection blanche, et nous devrions sortir, tirer la langue et l’avaler, car c’est la semence des dieux. [post-production : sperme de mugwump]

Ai-je l’air fou ?


13/03/2004


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