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21/02/2006

I'm so lonely I could... 

Nouveau Blog : Beg / Steal / Borrow

12/10/2004

Pour en finir avec les lois de l’attraction 

A quoi peut donc bien penser Sean Bateman ? Et à quoi pense Lauren ? Quelque part, je dis bien quelque part, nous savons à quoi pense Paul Denton… C’est la crise des relations, de la société hétérosexuelle

Je l’ai dit et redit : je suis un homo qui n’aime pas les mecs mais qui aime les filles. Rien de pire comme situation. Demande à Morrissey.

Alors comme ça, les lois de l’attraction sont partout ? Non, excusez-moi. Alors comme ça, c’est partout les lois de l’attraction ? La race humaine, dans son ensemble, n’est plus en relation, personne n’est connecté à quelqu’un d’autre, et une majeure partie n’est même plus connectée à elle-même. Impossible de dialoguer. Nous avons des choses en tête, des rêves, des philosophies, mais nous ne pouvons pas les DIRE. A qui ? Au petit(e) ami(e), bien sûr que non, puisqu’il (elle) n’est là que pour nous exciter. A nous-même, impossible, nous faisons parfois des choses si stupides que l’on arrive pas à comprendre que c’est nous qui agissons, pas une putain de poupée de chiffon, non c’est nous, notre corps notre bouche notre esprit si beau dedans, laid à l’extérieur, simplement malade A l’ami(e), oui pourquoi pas puisque de toute façon, il (elle) ne demandera rien en échange, il(elle) fermera sa gueule à jamais et se contentera de croire qu’en fait, nous l’aimons bien, plus que bien, nous l’aimons. Ça n’est pas vrai. On le(la) laisse croire. C’est la vie, c’est la vie. Il n’y a qu’eux qui veulent nous écouter.


[Interlude : Deux adolescents sur la grève :
pourquoi j'utilise le nous ? Apparement, je ne parle pas de moi. J'utilise le nous parce que je mens et que j'essaie de ressembler au monde. Récemmennt, entendu l'expression courante "tu n'es pas bien dans ta peau". C'est faux, je suis très bien dans ma peau. Mais je suis mal dans ce monde, c'est vrai.]

Ne nous blâmons pas, il suffirait que deux personnes décident de changer ensemble et tout serait illuminé. Ça n’arrive pas. En un sens, cela veut dire que le dialogue, l’expression de soi, se fait toujours au détriment de quelqu’un. En poussant, vraiment en poussant, cela veut dire que si on ne dialogue pas avec celle ou celui que l’on aime, c’est pour ne pas qu’il souffre. Pour ne pas qu’il voit nos organes puants, rouges très rouges, les bruits que nous faisons, nos muscles qui se contracte. Parce qu’au fond, on croit que l’autre n’est pas comme ça, que ses boyaux ne sont pas bourrés d’insectes noirs qui s’échappent et tremblent parfois dans le métro. Et POURTANT, nous sommes tous pareils du moins je l’espère et nous chions de trouille, toujours au fond de nous cette fourmi noir immense tremble toute seule assise dans le dernier wagon, quand elle voit quelqu’un d’autre en face.

Soyons réaliste. Tout ceci change de jour en jour. Peut-être que demain, je verrai des pâquerettes au quatre coin de mes yeux. Le fait est que la fourmi est au fond de nous. Qu’à seize ans, je rêvais que des fourmis me sortaient des poignets, par les veines. Et ainsi faut-il, de la même façon, dire que le monde est rempli de poupée Bratz. Que si demain une poupée Bratz me tendait la main, je la lui prendrai et elle se transformerait en vampire à la Une Nuit en Enfer. Et que dans le coffre à jouet qu’est le monde, il y a tout au fond, des vrais poupées, jolis, habillés de beaux vieux chiffons, qui ont un sourire discret et des choses étranges en tête. Que certaines ont même été recyclée en poupée Bratz et que sous leur maquillage se cache le visage de, allez, Paulette Godard. Oui oui l’égérie de Chaplin. Ou même, Maria Casarès, la Mort de Cocteau. Le fait est qu’il faut avoir de la chance, le hasard y est, et peut-être que la poupée Godard/Casarès ne vous tendra pas la main. Elle se fourvoiera et la donnera à un autre Ken/Chaplin/Cocteau. Un moins bien que vous, que MOI, évidemment.

« Mais mon garçon, si j’apparaissais aux
vivants tels qu’ils me représentent, ils me
reconnaîtraient. Et cela ne faciliterait pas
notre tâche. »
La mort s’adressant à Cégeste,
Dans Orphée de Jean Cocteau.



Dilemme plus dur : qu’est-ce que dialoguer, qu’est-ce qu’aimer, qu’est-ce qu’être aimé ? Je n’en ai absolument aucune idée. La chair ? Oui sans doute, comme tout le monde, et encore. Non, autre chose. L’amour maternel. C’est ça, la bonne formule. J’ai déjà une mère, me répondent les anges. Oui, et pourtant, on en veut toujours plus. Plus. Plus. Plus. Le problème de l’amour maternel, c’est que quand on en a eu, on croit que tout le reste sera pareil, que tout les gens sont près à en donner, à en recevoir. C’est faux. Ce sont des idioties mises dans ma tête, en réalité les gens veulent de l’amour violence. Très peu pour moi. Désolé. L’amour maternel est une matrice, pour moi l’amour sera ça à jamais, il faut juste trouver une source, des sources.

Le titre du post aurait du être Jour Suicide II, comme il y a eu Jour Suicide I. C’est Jour Suicide, tous les jours, le titre n’allait pas, c’est Jour Suicide chaque matin, c’est Jour Suicide chaque soir, depuis 19 ans. C’est Jour Suicide 6840, et merde ça fait pas beaucoup finalement. J’aurai cru plus, j’aurai cru des milliards. J’ai vraiment cru des milliards, j’aurai pu l’écrire. Des milliards seul, assis sur mon lit, à espérer, à voir des choses qui n’existent pas, à être heureux un jour et à bouder le lendemain comme un petit garçon car tout ne s’est pas passé comme on le voulait. 6840 jours de petit garçon, autant de jours où j’hésite, où je sais ce qui me plait, ce que je veux, et où je regarde le reste du monde sans retrouver ces choses qui comptent pour moi. 6840 jours à me dire que je dois changer, et j’essaie et je ne change pas car simplement on ne change pas, on se cultive soi-même et on attend un jour, un fameux jour, et on sait qu’il est là, on connaît sa nature que quand on le vit enfin. Ce jour, c’est le jour de ma mort. Même si dans mon esprit, je l’attends comme une effusion de vie, comme si il y avait une chance que ça ne soit pas ma mort. Et je l’attends, je ne la provoque pas, trop lâche pour ça, je fais des oublis forcés, je ne fais pas attention à ma santé, et c’est la seule chose que ma lâcheté me permet de faire pour avancer l’heure de ma mort. En attendant, l’attente. Justement.

Et toi Blandine, est-ce que tu pourrai me dire en face tout ces choses écrites avec des mots ? Est-ce que tu en sera capable ? Pas à priori, non. A posteriori, quand je serai devant toi et que je commencerai à répéter ce que moi aussi j’ai dit en mot, est-ce que tu commencera à parler, en même temps que moi, en hochant la tête, en disant mes phrases pendant que je dis les tiennes ? Mauvais temps de conjugaison, excusez-moi encore. Est-ce que tu commencerais. Est-ce que tu en serais. Est-ce que tu pouvais. Et la réponse est oui, puisque tu n’existes pas et que toutes les choses qui n’existent pas m’obéissent au doigt et à l’œil, font tout ce que je vais et m’aiment. Ce sont bien les seuls.

Je me vois, dans une pièce vide, pleine de toile d’araignée. Je suis vieux et fou. J’ai toujours vécu seul dans cette même pièce vide, pleine de toile d’araignée. Les voisins ne me parlent pas. Je joue avec des miettes de pain. Je me balance dans un rockin’chair, en répétant quelque chose du genre « ben oui ! ». C’est comme ça, en un sens j’ai toujours voulu être fou. Et puis dans une pièce à côté, ignorant tout de la scène précédente, un autre moi est assis dans une pièce vide, pleine de toile d’araignée, et dit quelque chose du genre « ben non ! ». Voilà. Rideau. Applaudissement du public, s’il-vous plait. Non ? C’est l’interprétation qui nous vous a pas plu. J’en suis désolé, je suis le seul acteur, j’ai fait ce que j’ai pu pour en trouver d’autre. Et le scénario aussi. Je sais. Le personnage aurait du faire quelque chose, sortir de la pièce, trouver quelqu’un. Il a essayé vous savez, il a même trouvé des gens qu’il aurait voulu avoir auprès de lui, mais personne ne voulait vivre dans la pièce vide et pleine d’araignées (personne ne voulait de LUI). Que puis-je y faire ? C’est de la fiction. Je ne suis que metteur en scène, acteur, scénariste, éclairagiste. 4 postes pour décrire la totalité des tâches à accomplir pour l’œuvre. Expliquez-moi une chose, même si c’est de la fiction, je suis tout dans cette fiction, est-ce que cela veut dire que c’est réel ?

Tout ce que j’ai écrit est la somme de mes qualités. Par une mathématique diabolique, c’est à cause de tout ce que j’ai écrit qu’on ne peut m’aimer. L’insecte qui est en moi est vraiment trop laid.

Ah oui au fait, le dernier Interpol. Pourri. Et puis après, je trouve une nouvelle source, le son est meilleur, du mixage supplémentaire. Et révélation, en fait je l’écoute depuis deux mois sans m’en rendre compte. Même chose qu’avec Room on fire. L’hiver approche, les soirs sont noirs, et le disque prend vie tout doucement. Ce qui au fond n’est pas très rassurant, il suffit d’un bon mixage, de deux trois effets rajoutés et voilà, un disque bien potable, voir génial. A écouter en boucle seul au centre-ville en faisant des boucles(eh oui) entre les différentes rues, à revoir les mêmes lieux, et des visages différents à chaque fois. Parfois, une tête revient, et alors dans le même mouvement, elle se fond au décor, elle devient un mur, une enseigne, un pavé, et enfin on peut la croire, enfin on peut avoir confiance, la regarder en face, lui sourire, tout lui avouer. Parce qu’elle n’existe plus.

les jours d'un enfant qui rêve

Across the universe 

A 2 heures 23, je devrai écrire mon roman. Mais je fuis. Je fuis ? Oui, trop de monde connaissait mon vieux blog. Je veux qu’il n’y en ai plus qu’une pour l’instant. Et mon rythme d’écriture a baissé, je n’écrit qu’une page word par jour, et je dois écouter Beethoven. Ce soir, je suis trop fatigué, et je préfére Bob Dylan, Blood on tracks.

Je crains de faire un post pas très intéressant. Et alors.

J’avais juste trouvé la femme de ma vie. Elle était brune, je me rappelle des mèches qui couvraient son visage, et elle travaillait au bureau de mon père. Elle était la femme de ma vie pour une raison simple : elle m’aimait. Elle me voyait et son visage s’allumait, même triste, elle me racontait tout et me voir lui donner de la force. Elle essayait de me rendre heureux, aussi fort que j’essayais moi-même, et ça marchait, forcément.

La fois suivante, je saignais des yeux. Le sang coulait le long de mon nez, et il était d’une texture étrange, assez transparent, mais rempli de grumeaux rouges. Je devais retourner à l’IUT à la rentré, et je me demandais si ça ne dérangerait pas les autres élèves. Pour moi, c’était devenu totalement normal. Je demandais à une personne dans le flou, une personne de confiance, ma mère ? Je lui demandais : « tu crois que ça ne va pas les déranger si je saigne du yeux ? ». Je parcourais les couloirs, revoyais des visages connus, aimés ou détestés, et personne ne faisait attention à moi, et encore moins à mon mal. Je n’étais pas déçu, je me sentais libre, je ne ressentais rien du tout.
Ce rêve me revient à l’esprit au moment où je décris le même stigmate dans mon livre.
JC.

20/07/2004

Une feuille de bananier 




Dead Man de Jim Jarmusch



Je vois une porte s’ouvrir. Voilà tout. Le générique rappelle furieusement celui de Kill Bill 2 et son emprunt au western, par le deuxième cinéaste américain le plus référencé. Mais là, ce n’est pas du collage, de la réutilisation ;tout est neuf, à commencé par la musique de Neil Young. Je ne dis pas que c’est une meilleure technique, elle est seulement plus classique. Johnny Depp y est magnifique, son visage ne montrant pas encore les stigmates de l’iconisation. Son personnage, William Blake, est une de ceux qui paraissent réels, familiers, sans que l’on en sache beaucoup sur l’endroit d’où ils viennent et le pourquoi de leur venue. Bien sûr, Blake vient de Cleveland, et il est là pour une place de comptable. Cela coule de source, sans être appuyé, mais ça n’explique pas pourquoi il fuit, pourquoi dès qu’il arrive quelque part, tout le monde le regarde étrangement, qu’il soit au far west, à l’usine, dans le train, ou dans un village indien. Il ne sait pas si tout ces gens sont hostiles ou amicaux, il ne sait même pas si c’est vraiment lui qu’ils regardent. Je ressens tellement ça depuis quelque temps, à chaque fois que je marche dans la rue. La puissance de Jarmusch est de n’appuyer sur rien, de ne rien accentuer dans les dialogues ou les poses, il laisse les situations parler pour elles-mêmes, il laisse la caméra diriger le plateau, ce qui peut se révéler désastreux quand il n’a pas réussi à écrire le bon scénario. Il n’en est rien, le voyage de Blake est tout en chute, une seule et longue chute commencée dans le train déjà, une chute qui ne peut amener qu’à un point : la disparition. Voilà comment finit Blake, comment finit le film. Rien n’est gâché parce qu’on le comprend dès la première image, et surtout, la première note de musique. La vie de Blake n’a aucun sens, aucun intérêt, ni bonne ni mauvaise, ni grandiose ni ennuyeuse. Le rôle des forces qui gouvernent ce monde n’est pas de supprimer ces vies, mais de les absorber, de les sublimer sans rien n’y changé. « Désormais, le pistolet sera ta poésie ». Nobody ne se trompe jamais d’homonyme, il sait inconsciement que William Blake n’est pas le William Blake, et en réalité, la poésie que pratiquait William n’était pas en mots, mais en vie, en sentiments et en humeurs. Nobody, le messager de Dieu répondant au nom de Dieu lui-même (« celui qui parle fort pour ne rien dire ») est là pour clore la vie de Blake, qui meurt du pistolet de Charlie Dickinson. Tout ce qui intervient après ce coup de feu est le chemin vers la félicité, par la mort. La mort en soi, la mort prodigué. Blake, l’homme ordinaire, remet l’ordre dans le monde, tout en restant l’inconnu raté qu’il est. Je me remémore Séance encore et encore, le prêtre disait « la voie de l’homme ordinaire est celle qui mène au paradis ». Blake est l’homme ordinaire, tout ce qui lui arrive est ordinaire, et traité de manière ordinaire par le noir et blanc. L’homme ordinaire trahit sa propre race, car sans cela, il deviendrait un exploiteur, le complice de meurtres qui ferait de lui, comme tout le monde, un homme sanguinaire, et non plus ordinaire, un homme qui veut voir le sang dans une flaque d’eau plutôt que dans des artères. L’homme ordinaire ne fait pas de vagues, il vogue sur l’eau et les bénit de le porter. L’homme ordinaire tue, pour redevenir normale, pour venger le monde de ses changements. L’homme ordinaire a une plaie en lui, il est une victime, c’est pour cela que des choses lui sont permise. L’homme ordinaire a le droit de tout faire pour refermer la plaie, mais il apprendrait qu’elle ne fait que s’agrandir et que la solution est la mutation, la sortie de l’esprit hors du corps, hors du cocon.





Les Pixies aux Eurockéennes –Belfort

Il y aura un avant et un après ce concert, la chose est entendue. Le groupe monte sur scène, enchaîne les chansons à profusions, très rapidement, fait semblant d’être rappelé avant de véritablement finir dans le sourire. Sauf que voilà, à trop jouer, trop vite et trop vieux, on a même plus le temps de savourer ses favorites, de se rappeler la setlist, de jeter un œil heureux à son voisin. Non, il n’y a pas de magie, il n’y a pas de surprise. Fast music, jouée, oubliée. C’est triste à dire, mais depuis, je ne ressens plus grand chose en écoutant les Pixies, je ne me rappelle même plus des images du concert, de tout ce que cela représente. Bien sûr, c’est peut-être du au monde, incroyable sur la grande scène, au fait que les t-shirts Pixies sont ceux vendus les plus chers, et que l’on voit partout des gens affichant le groupe, alors qu’encore un an auparavant, on pouvait en parler en société sans que personne ne connaisse. C’est égoïste bien sûr, et pourtant cela évite que des types avec un joint et des dreadlocks, ou en école de commerce, le visage bronzés, ou des garçons et des filles qui ne dégagent rien, pas de sentiments, juste le reflet du monde, disent adorer les Pixies et saute dans tout les sens à leur concert,montrent qu’ils sont quand même vachement indie, et finissent par rentrer chez eux en écoutant Le Peuple de l’Herbe ou Korn dans la voiture. Ont-ils jamais écouté un disque casque, ont-ils jamais pleuré ? Les Pixies sont morts.


Quand j’écris, j’ai un défaut. Je cherche à exprimer une situation, à mettre en place une scène et toutes les idées que j’ai à ce sujet, jusqu’à ce que je m’épuise. A ce moment, je trouve une dernière idée, et je clos. Je ne devrais jamais faire ça, c’est terriblement stupide et vain. Ecrire une histoire, dans toutes les situations, c’est aller d’un point A à un point B. A la base, c’est aller du début à la fin. Ce principe est valable partout, dans chaque scène, les personnages avancent, reculent, vont de gauche à droite, de droite à gauche. Il y a tout le temps du mouvement, même l’immobilité est un mouvement, si on la traite comme telle. Il s’agit simplement de traiter le mouvement qui est à la base de toute existence, et donc, de toute véracité.



Amours Chiennes de Alejandro Gonzalez Inarritu


J’ai d’abord pensé au génie. Et puis non, finalement, en comparaison avec Dead Man, Amours Chiennes n’est qu’un bon film parmi les autres. 21 grammes tiendrait déjà plus du chef d’œuvre. C’est tout de même un sacré bon film, qui traite de personnages étranges et étrangers à nous-mêmes, au sein de Mexico, ville qui si elle imite notre civilisation, s’en éloigne bien plus qu’on ne peut l’imaginer. A cause de cela aussi, le film semble étranger au cœur occidentale que nous possédons, c’est ce qui m’empêche de l’encenser plus que tout, certaines parties ont incompréhensible à notre raison ;les acteurs sont mexicains, les auteurs, le réalisateur. Le spectateur doit l’être aussi. Il doit faire l’effort de l’autre, de ressentir l’histoire et la pollution. Il y a tout, l’oubli et l’abandon, il y a l’adultère, et l’amour chien, partout. Pourquoi l’on aime, vraiment, un homme méchant, pourquoi l’on quitte sa famille pour la guérilla, pourquoi l’on se hait dès que les problèmes arrivent, pourquoi le destin est-il cruel. Tout ça vaut, tout ces comportements sont aussi nuls, critiquables, haïssables ;certains seront plus proches de vous, c’est sûr. C’est tout cela qui f ait que ce film est bon, bien que je maintienne qu’il faille une âme latine.


Est-il possible qu’en grandissant, en gagnant de l’assurance et de la force, je perde mon potentiel de rêverie et de poésie ? Avant, j’écoutais de la musique, je marchais dans la rue, et des vers me sautaient à l’esprit. Plus rien de cela aujourd’hui, et les forces manquent. J’aimerai écrire des pages et des pages, je crois juste que je suis trop fainéant, que je ne fais rien de mes journées et que j’aime ça. Je vais échouer à cause de tout cela. Je ne veux pas grandir, si ce sont les conséquences, je ne voulais pas grandir, mais ils m’ont forcé.



Le monde est irréel. Certaines personnes s’en rendent compte. Woody Allen et moi. Woody Allen compense l’irréalité par une dose forte de normalité. Exemple : « En résumé, il est clair que l’avenir contient de grandes occasions. Il recèle aussi des pièges. Le problème sera d’éviter les pièges, de saisir les occasions et de rentrer chez soi pour six heures. ». Personnellement, je tente de donner au monde un supplément d’anormalité. Un simple événement de tous les jours, un dialogue banal, sera ressenti comme un dérèglement. La où Woody Allen essaie de rééquilibrer la balance en tirant le monde et les aspirations philosophiques vers le matérialisme afin de pouvoir vivre sereinement, en trouvant quelques réponses aux questions. Dans mes écrits, je remonte la balance au maximum, je fais du monde un lieu d’enfer, pour que l’on puisse rêver au paradis, pour que je puisse marcher chaque jour en me disant « c’est horrible, il y a mieux, mais pas ici, alors il faut attendre ».
J’aimerai écrire en essai, sauf que je suis fainéant.


« Eteindre le soleil avec une poésie »

Le bleu qui sort de l’indigo
Est plus beau que le bleu lui-même
Je préfère être mort que moi-même
Et parce que c’est un châtiment
Plus grand
Ma condamnation à vivre
Est prononcée
Tandis que je regarde
Le curseur disparaître
-réapparaître,
c’est le destin d’un peintre.



« Un dessin raté »

Ce n’est pas copier une mouche
Ce n’est pas dormir dans du papier
Ce n’est pas fixer le ciel
Ce n’est pas être mauvais
Ce n’est pas ne rien faire
Ce n’est pas hésiter
Ce n’est pas s’acheter une belle maison
Ce n’est pas brûler
Ce n’est pas boire
Ce n’est pas voler un faucon,
C’est tout cela et c’est regarder le monde
Comme une pierre noire.




Je ne vois pas pourquoi ma vie est comme ça. Je ne comprends pas. Bien sûr, il y a ce twist dans ma tête. Mais je ne demande pas grand chose. Je ne veux pas les plus belles femmes du monde, je ne veux pas être une rock’n’roll star, ni même un roadie qui se fait sucer en échange d’un pass vip. Je veux juste my girl, celle qui sera la plus belle de mon monde, forcément, et qui ne vivra que pour moi, tout comme je ne vivrai que pour elle. Avant, je pensais que ce rêve se réaliserait tout de suite, dès que j’aurai trouver quelqu’un qui voudra de moi. C’est faux, totalement faux, on est jamais plus seul qu’entouré, on est jamais plus seul que quand on pense à quelqu’un, à quelqu’un qui pense à vous, si peux au final. Pourtant je vois autour de moi, ces couples réussis, et je me dis, pourquoi pas moi. Parce que je n’attire pas les bonnes personnes, bizarrement. Parce que si je les attire au premier abord, ça change dès que l’on me connaît mieux, on ne peut pas me supporter, on ne peut pas m’aimer et me vouloir. Depuis tout petit, j’ai toujours été le garçon mignon, tellement gentil, intelligent, sensible, surprenant et drôle. Et toujours, les gens disaient ça et m’oubliaient, on ne prêtait pas attention à ce que je faisais, à part une fois l’an pour constater que j’étais plutôt bien. C’est ainsi encore et encore, je deviens transparent, personne ne peut s’attacher alors que je ne désire que ça. Pour être attachant, il faut justement ne pas le désirer, il faut être absent, et roublard, et avoir cette noirceur, cette dureté en soi, et il faut qu’elle soit inoffensif envers soi-même. Je l’ai cette noirceur, sauf qu’elle est entièrement tournée contre moi. Je ne souhaite qu’une chose, c’est le bonheur des autres, et le mien. Ça n’intéresse personne, je dois être un monstre, dégouttant à souhait, dont on s’approche peu, mais qui rassure quand on le fait, car je prouve à tout à chacun qu’il y a pire qu’eux et qu’ils peuvent être aimé jusqu’à la mort par quelqu’un qu’ils méprisent. Mon ciel est noir, à tout jamais. Même la personne la plus approprié ne pourra jamais m’aimer, je suis répulsif par tout ce que je dis, fait, et pense. Les autres ont de la chance, le savent-ils ? Je pense au fait qu’il se réveille le matin dans les bras d’une fille qui les aime, ils les embrassent, et demain ça sera pareil, et le jour durant, elle ne quittera pas sa peau. J’aimerai être une baleine, chassée et tuée. Et pourtant, pour l’instant, je me sens encore vivant, je n’ai pas de sachet sur la tête, je n’essai pas d’être étouffé. Je crois que le pire, c’est encore ma lâcheté devant la mort, mon besoin d’être tué par quelqu’un d’autre que moi, tout en sachant que je ne peux pas compter sur quelqu’un d’autre. Tout a une fin, j’attends la mienne, vite. Je voudrai que les choses s’arrangent, simplement, je voudrais qu’elle m’aime, que quelqu’un m’aime et me le dise. C’est un désir simple, peut-être que je ne comprends que ça se mérite, et que justement, je le mérite pas, je ne bats pas assez pour, je ne fais pas assez de sacrifices, d’efforts, là encore, j’attends juste que le harpon détruise mon dos à la surface de l’eau.



07/07/2004

Karen Koltrane 



Vieux souvenir : je suis dans un hôpital, par la fenêtre on peut voir du gazon, un cour d’eau, tout est très joli, bien que synthétique et recrée. Je rends visite à quelqu’un , bien sûr, dans cette chambre qui ressemble à une vraie chambre d’appartement, bien que synthétique et recrée. Une jeune fille aux longs cheveux noirs (cf P.K.Dick) me regarde, dans sa robe blanche et bleue, depuis le lit. Elle me dit quelque chose, les mots ne s’imprègneront pas dans mon esprit, seul reste le sentiment. Cela devait donner quelque chose comme : je n’ai pas besoin de toi / je ne t’aime pas / va-t-en / je n’ai fait que prétendre, tout le temps. Elle dit ça très doucement, j’éviterai les écueils métaphoriques, elle ne s’énerve pas, elle a même l’air triste. Alors je pars, peut-être que je fuis, que j’obéis trop facilement, je sors de la chambre en trombe, et dans le couloir, je change d’avis, et rebrousse chemin, jusqu’à la chambre, à nouveau, la fille est exactement dans la même position, assise dans le lit, la même expression sur le visage, j’approche et je l’embrasse. Sauf qu’elle n’a pas de langue dans la bouche, je ne sens rien du tout, je me rends compte que ce n’est pas normal, que ça n’est pas désagréable, mais qu’il manque quelque chose. Et je repars, pas à cause de ça, simplement parce que c’est ce que je voulais faire dès le début, me faire regretter, disparaître de mon propre gré, rendre quelqu’un triste à cause de moi, parce que cela veut dire que je compte pour moi, qu’elle m’aime en fait, et qu’elle pensera toujours, même dans vingt ans, avec des enfants, elle pensera à moi, au moins une fois par an.


Pas loin de chez moi, sur mon chemin, un clochard s’est installé à un feu de circulation, il a posé ses affaires, des vieux sacs à carreaux, et il se promène sur la route avec un gobelet en plastique dans lequel est plongé une petite cueillere en plastique elle aussi. Il porte une casquette rouge. Il a un visage rectangulaire, une barbe ras la peau, poivre et sel, et des grands yeux bruns. Ce qui ne vous rappèlent rien ? Philip K.Dick. Il parle tout seul, avec un accent alsacien, il parle de Strasbourg, de pistolet, il règle ses comptes, avec quelqu’un d’imaginaire, peut-être un bus entier rempli de personne. Quand je passe devant lui, son regard ne vacille pas, il a le yeux droits devant, il fixe réellement son imaginaire. Je n’ai même pas 1 euro à lui donner, pas seulement dans ma poche, même chez moi. Je ne sais pas. Il me rappelle trop de choses, Valis, A scanner Darkly, le roi des clochards et mon grand père, et aussi la vieille qui fait la manche au supermarché, interrompue par son portable qui sonne. C’est toujours pareil avec les pauvres. La pauvreté efface tout, toutes les pensées, les tracas qui deviennent secondaires, alors il faut vite l’oublier, passer à autre chose. En constatant cela, c’est normale que la richesse est un niveau aussi fort d’attraction , ce sont deux pôles, qui provoquent les mêmes effets. Un car de police s’arrête au feu et lui demande de partir, juste comme ça, et il démarre pour aller dire la même chose, au des centaines d’autres personnes, tout au long de la journée, tout au long des siècles.





Il y a une maison que je regarde souvent, en rentrant de la médiathèque. Elle est attenante au cabinet d’avocat dont la façade est couverte d’une fresque d’Erro, les habitants peuvent dont la voir depuis leur fenêtre. Sur la boite aux lettre, il y a marqué : « Famille Keim ». Dans l’arrière cour, il y a une table en bois, toujours couverte d’une nappe repliée, et plus loin de l’herbe, et encore plus loin, des garages. Oui, la famille Keim est sans doute assez aisée, sans être trop riche. A la fenêtre, un Snoopy en plastique. Une autre fenêtre, un ordinateur. Des murs blancs. C’est assez charmant, joli. A la médiathèque, pendant que je fais la queue, je remarque le sac de la jeune fille devant moi, il est couvert de petit mangas, avec l’adresse d’un site web italien. Elle loue l’album de Phœnix. Elle n’est pas vraiment jeune, en fait. Dehors, je la retrouve devant moi, parce qu’elle marche très doucement, en lisant le programme culturel. Je la dépasse juste avant la maison, j’étends le bruit d’une sonnette, d’une porte qui s’ouvre, je me retourne, elle a disparu. Maintenant, je commence à connaître la famille Keim.



De plus en plus, je me dis que je suis un génie, qu’il m’appartient de changer le monde et la vision du monde, que je suis magnifique et que tout le monde tombe en admiration devant moi, c’est pour ça que j’ai tout le temps l’impression qu’ils me regardent furtivement. Je vais écrire un roman et devenir un écrivain respecté à vingt ans, on me proposera un travail culturel intéressant à la mairie, ou bien une bourse, pour avoir le temps d’écrire. Je n’aurai pas le cheveux longs des pauvres écrivains à la mode, je n’aurai pas leur voix doucereuse, ni leur manie d’imbécile, je parlerai tout le temps de musique, de comment chaque chanson a pu influencer tel ou tel paragraphe et des jeunes garçons et des jeunes filles arrêteront tout ce qu’ils faisaient pour tout bâtir à partir des mes références et de mes conseils.
Bien sûr, cela paraît totalement stupide et prétentieux. Je n’en crois pas un mot. Il faut cependant se motiver, trouver une raison de se lever le matin, de réfléchir et de sortir en affrontant le regard des autres, quand la boite aux lettres ne répond pas. En réalité, je suis le bel Antonio, comme ça seul les grands cinéphiles comprendront, je suis perdu, plein de questions, bien que j’ai plutôt bon goût.



Quelqu’un crie dehors, une voiture accélère au point mort. Ça semble plus irréel qu’il n’y paraît. Ce qui me vient à l’esprit, c’est Memories of murder, tout, toute la terre entière, les prostituées et les meurtriers, les policiers, les chanteuses danoises.
Ça a commencé simplement, par une attirance mutuelle, des regards échangés et des discussions intéressantes. En fait, ça a commencé dans le vrai monde. Et puis nous nous sommes embrassés, avant de regretter, parce que ce n’était pas possible, pas moral, qu’elle a déjà quelqu’un. Mais c’était tellement bien, et tout de même, je sentais ne pas mériter cela, je sentais que ça ne pouvait pas arriver.
Rendez-vous dans un bar aux couleurs fraîches, un soir. Elle est déjà là. Son mec n’est pas chez elle ce soir, bonne nouvelle, elle est toujours avec lui, ne compte pas le quitter, mauvaise nouvelle. Nous buvons, nous constatons qu’une fois encore, nos discussions sont sans fin et passionnées, tout nous rapproche, pas les faits, non, simplement les atomes, au dessus de tout et brisant les conventions de l’attirance. Elle m’invite chez elle. Vite, naturellement, sans mots inconsistants, nous nous embrassons, nous nous déshabillons, nous murmurons des choses, je ne peux pas me passer de toi, je t’aime et tout est, car nous le pensons en l’instant précis, comment pourrait-il en être autrement. Nous faisons l’amour. Je vois la couleur de ses cheveux, blonds, ses pieds doux, et chaque partie de son corps, aimante et accueillante, elles veulent toutes me connaître. Je l’implore, je la remercie, je lui dis à quel point ceci est un rêve, à quel point c’est beau et simple. Elle acquiesce, il n’y a qu’une seule condition : nous ne serons jamais un couple.


28/06/2004

Asa Nisi Masa 



Malheureusement, plus on regarde de films, plus on s’y habitue…
Si j’ai pleuré dans Bowling for Columbine, n’était-ce pas parce que c’était la première que j’allais au cinéma Bel Air ? Si je ne pouvais plus m’échapper du monde d’Elephant, n’était-ce pas parce que je découvrais un style nouveau, dans un lieu nouveau ? Si j’ai adoré Adaptation, n’était-ce pas à cause de l’ambiance de la nuit tombée et de l’hiver ? Si j’ai été bouleversé par Lost Highway, n’était-ce pas parce que c’était mon premier Lynch, Mulholland drive mis à part ?

Un seul film me vient à l’esprit pour contredire tout ça, c’est Lost In Translation, je peux le voir et le revoir, sur grand écran, en salle, en divx, sur mon ordinateur portable, c’est à chaque fois le même plaisir.

N’empêche qu’à voir trop de films, même géniaux, ils s’accumulent et s’oublient vite. Ils ne changent plus ma vie aussi fortement, mais comment serait-ce possible, elle a déjà tellement changée, ma vision est déjà si différente, si aiguisée. Quoi qu’il en soit, depuis que j’ai arrêté d’en faire la critique ici, j’ai vu au moins 50 films, tous aussi bon les uns que les autres.


Les Parents terrible de Jean Cocteau

Marais, dans les deuxième et troisième acte, partage une ressemblance troublante avec Morrissey, dans son costume avec les cheveux en houppette, ou bien les cheveux en désordre, dans des quenilles.

La richesse des plans est incroyable, toutes les dix secondes, Cocteau avance, comme les ZAZ produisent un gag toutes les dix secondes. Les yeux de Josette Day et la bouche de Jean Marais réunis dans le même plan, donnant naissance à une bête effrayante qui partage le même sang,, la salle de bain filmée d’en haut, la main de Josette Day qui traverse le plan et obstrue à jamais la vision du monde, la caméra qui penche sur le lit, Cocteau défriche le cinéma pour le Sam Raimi d’Evil Dead comme pour le David Lynch de Twin Peaks. Et surtout et avant tout il réouvre des centaines de cellules dans le cerveau du spectateur, l’abreuve d’images surréalistes comme il y en avait seul dans Un Chien Andalou.

Chacun de personnages se bat sans cesse avec les deux moitiés de son esprit, le sous-fifre et le grand chef qui permutent leurs rôles au fil des victoires et des armistices. La scène la plus démonstrative est la fin de l’acte 2 où Michel/Marais alterne sans répits entre ses deux pulsions, rester ou partir, être un enfant ou un amant, alors que sa vision vient d’être bouleversée. Georges oscille quant à lui entre le mari ou l’amant, le père ou le rivale, Yvonne entre la folle et la saine d’esprit, plus qu’entre la mère et la camarade et Léo entre la sœur et l’ennemie, manigancer et comploter, même si tout cela n’est qu’une pièce, et qu’une pièce n’a que deux côtés, pile ou face.

Bien sûr la situation décrite me touche beaucoup, personnellement. Le monologue de la mère dans l’acte 3 est si probant, si réel, que je me demande pourquoi de tels sujets m’échappent quand j’écris. Je m’interroge également sur le fait que je n’ai pas pleuré à la fin du film, malgré ma tristesse. C’est peut-être là la faiblesse de ce film, qui veut se cantonner à être une pièce de théâtre, car c’en est une au départ, pourtant on ne croit pas le théâtre, tandis que le cinéma est réel.


Le nouvel album des Libertines sort le 30 août. Depuis l ‘annonce du début de l’enregistrement jusqu’à la première écoute de Can’t stand me, ce disque a déjà une architecture très complexe dans mon esprit. Je le vois compact, je peux sentir chaque chanson et ressentir la façon dont elles s’enchaînent, je peux voir leurs couleurs, noires et chaires. Le 30 août, c’est dans deux mois, si proche et si loin, d’ici là je serai allé aux Eurockéennes, j’aurai terminé mon roman (c’est ce qui me semble le plus irréel, le plus dur et le plus éloigné), je serai parti en vacance avec mes parents, je m’apprêterai à rentrer en cours, et je l’espère, à voir B. D’ici là, le rideau sera tombé sur les Parents terribles.
D’ici là, je serai peut-être mort, ou rangé.


24/06/2004

Harmony Korine 

Pourquoi est-ce que quand je vois ça, j’ai envie de me marier ?




Parce que l’intelligence transparaît par les yeux, parce que la sensibilité est une affaire de visage et qu’ici, tout est à fleur de peau. Et parce que je sais qu’en voyant B., la même chose suinte.

En un sens, dans le monde réel, ce que je dis n’à pas cour, mes paroles devant être remplacée par des allusions sexuelles, et je devrai dire que le visage de Chan Marshall n’est de loin pas parfait, qu’elle a des faux airs de garçon, qu’elle ne sourit pas et qu’en plus, c’est quoi Cat Power, jamais entendu …

Pourtant, dans le déroulement de l’espace-temps, dans la façon dont l’on saute d’une super-corde à une autre, j’appartiens à un univers dans lequel j’écoute You are free de Cat Power. Un monde où je suis totalement romantique et je crois que je suis le seul à l’être dans ce monde.
Ce monde est dur, mais je ne pourrai survivre dans un autre, un monde où j’adulerai Shakira pour sa musique et sa plastique. Cette réalité-ci, si je pouvais l’observer, me rendrait fou telle que je suis.

Je me perds, je complique le gens. Et pourtant, la version « MOI STUPIDE » aurait plus de chance de réussir.

Il est temps que je me remette à chroniquer des films, parce que je n’ai plus rien d’autre à dire ;le peu qu’il me reste, je le garde en privé, pour B.

J’ai besoin de recharger mon inspiration, comme je l’ai fait pour Champs Elysées. J’ai trouvé tout le principe de la deuxième partie, qui change tout par rapport au plan établi. C’est le genre de réajustement tout simple, et après y avoir pensé, il n’est plus possible de faire machine arrière. Je remercie pour cela Sonic Youth, Hong San Soo et Jay Lc Inerney.

Quand j’arrive à flatter mon ego, je me dis que je ne peux pas flancher, je suis obligé d’écrire quelque chose de bien, pas forcément innovant, mais plaisant et quelque part bouleversant, pour qui lit son premier livre à 16 ans. Je suis forcé de réussir, parce que je suis plus intelligent que la mienne de tout les écrivains et scénaristes, parce que je connais plus de choses, et des choses différents que les modèles habituels Flaubert Balzac Baudelaire, parce que j’ai vécu plus de choses qu’un gosse du 16°, ou en tout cas des choses plus belles, et parce que je m’inspire de musique, pas d’idées piqués à d’autres auteurs.


PRINCIPE PREMIER : aller à l’encontre des mes attentes

21/06/2004

Twin Pixies 

Je relis les entrées de mon vieux blog, ce que j’écrivais entre août et décembre de l’année dernière. Et je tombe sur le cul, parce que c’est vraiment bon et inventif et sans fin.

J’ai perdu ça. Je l’ai totalement perdu. C’est pourquoi je ne travaille pas cet été. Pour le retrouver, pour vider mon cerveau de toute cette année et le retrouver prêt à se remplir lui-même, à écrire, à penser et pas uniquement à répéter les mêmes choses encore et encore.

Avant, chacune de mes phrases était un petit poème. Est-ce que cette année de cours m’a tué ? La compta, les chiffres, le marketing mix, Stackehlberg et Cournot, Franchise Fee, obligation de fait, obligation de moyen.



Ou est-ce que je ne prends simplement plus le temps ? Les deux sans doute, et les cours de philo me manquent, parce qu’ils étaient deux heures d’introspection totale, où je pensais à Jean Cocteau et gardait mes oreilles ouvertes aux choses intéressantes.


Tout va revenir, vite ou doucement. Je suis moi, je suis devenu moi, je suis devenu Morrissey, je suis égocentrique, je suis devenu sûr de mes pensées (pas de moi, grosse différence, je sais que mes pensées et mes inclinaisons sont les bonnes, celles qui me permettront de vivre et de me sentir bien. Ce qui cloche c’est qu’au final, mon moi a toujours le dessus sur ses pensées, il reste premier, et il reste sacrement con dans la vie de tout les jours. C’est pour ça que je m’efforce de m’isoler, parce que je ne supporte pas le vide, et que je le remplit de vide, ce qui n’a pas de sens. Je ne supporte pas le vide quand je suis tout seul, mais je le remplis de pensées et ça change tout. Je devrai juste me taire en présence des autres, et ne parler que pour dire des choses intéressantes, seulement voilà je souhaite tellement être aimer que je veux que l’on me remarque, et ça ne marche pas. Il serait temps de changer de méthode, non ?)

I’VE SEEN THIS HAPPEN IN OTHER PEOPLES LIVE AND NOW IT’S HAPPENING IN MINE

Je suis plus fort, plus doué, plus beau, plus aimé que l’année dernière.




Champs Elysées. Je ne veux pas raconter la même histoire, encore et encore, comme je l’ai fait dans mes récits précédents. Je veux une intrigue, ou un semblant d’intrigue, quelque chose qui fasse progresser inlassablement l’histoire, et avant de trouver cela, je ne pourrai pas commencer. Ça ne vient pas, ça ne vient pas du tout, pas encore, et pourtant il faut que ça vienne, très vite. Cette fois, ce sera un vrai roman, de bonne facture, assez long (visant les 80 pages word) pour moi en tout cas, et ce sera quelque chose que je pourrai envoyer aux maisons d’éditions et que je vais faire lire à ceux qui m’entourent. Aussi fou que cela sera (c’est-à-dire moins que les autres essais), ce sera si bon que tout le monde pourra le lire et y trouver des qualités et peu des défauts. Je n’irai pas jusqu’à dire aimer, car seulement une ou deux personnes pourront aimer comme elles m’aiment moi.

Je suppose que je dois faire une cure de films à intrigue. Ne pas regarder de Woody Allen pendant un moment, pas d’Adaptation, de Dolce Vita, de Festin nu, de Foire aux Atrocités.

Ne voir que des choses avec un début, une fin, et un fil entre les deux. Même si Champs Elysées ne sera pas comme ça, il faut m’en inspirer.


Je suis une personne qui fuit la réalité, c’est sûr. Quand je pense à des choses abstraites, à des personnages, tout va bien. Quand je regarde la nature et que j’imagine, je me sens vivant. Quand j’échafaude les plans d’un quelconque roman, quand je décortique un film, je peux respirer. Mais dès que je pense à ce que je dois faire le lendemain, à qui je dois voir, à que je dois téléphoner, mon cœur s’arrête quelques millièmes, le sang ne montent plus, les poumons ne pompent plus. J’ai peur tout simplement, peur du monde et des autres.




« Je viens de rencontrer un homme merveilleux. Evidemment, il est imaginaire, mais on ne peut pas tout avoir. » Cécilia dans la Rose Pourpre du Caire. Remplacez ça par « une femme » et vous m’aurez. Tout est tellement plus simple comme ça.

En même temps, si les gens réels était plus intéressants, plus drôles et plus cultivés, je ne serai pas comme ça. Les seuls gens biens sont loin. Pas de chance, hein.

Je viens de me rendre compte que je m’identifie beaucoup plus au personnages féminins dans la deuxième partie de l’œuvre de Woody Allen. Sans doute parce que lui aussi, tout comme il s’identifiait aux gaffeurs dans la première partie.
Et puis j’ai toujours pensé être un homo qui aime les femmes. Ce qui est une grosse tare. Parce que c’est vrai, j’ai des aspirations féminines, je cherche la femme de ma vie, je veux être dorloté, je veux lire et écrire des poèmes, je veux un feu de cheminé même si ce dernier n’est qu’une image. Un homme, un vrai, ne veut pas ça, il veut baiser, se saouler, cracher, frimer, rire gras, être admirer, faire ce qu’il veut. Un homme, un vrai, méprise, il n’aime pas, même s’il laisse croire que derrière le mépris, il y a de l’amour, parce que sans cela, certaines filles ne voudrait pas de lui. Je dis certaines, parce qu’aujourd’hui, les filles se rapprochent de ce modèle. C’est l’évolution, le nivellement par le bas.

Meat is murder. Dans tout les cas. Se comporter comme un amas de chair, c’est tuer la part humain en nous. Voilà le leçon à retenir de David Cronenberg, et de tout le cinéma d’horreur. Je ne dis pas que ça fait un mauvais sujet d’histoire, bien au contraire, ni même que ça ne m’intéresserai pas, que je n’aimerai pas être un amas de chair, je dis juste que je n’y arrive pas, que ma viande n’est pas assez bonne, que je ne donne pas un excellent steak, et ça mon cerveau le sait, et il ne veut pas laisser le corps finir aux rayons abats, vendu pas cher pour des mauvaises recettes. Il faut savoir que les abats sont tristes, voilà tout. Les steaks, les côtés de bœufs, sont heureux, ça ne fait pas de doute. Le ris de veaux par contre, je ne sais pas.

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